Le nombre d’Algériens débarquant illégalement sur les côtes du sud-est de l’Espagne ou des îles Baléares a sensiblement augmenté ces derniers mois. Selon les autorités espagnoles, 9664 harragas Algériens sont entrés clandestinement en Espagne depuis le début de l’année, soit 20 % de plus qu’en 2020.
Selon l’agence européenne Frontex, les harragas algériens constituent la première nationalité à entrer clandestinement en Espagne, et la troisième en Europe. Femmes et enfants sont de plus en plus nombreux à risquer leur vie dans ces traversées.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au moins 309 migrants, dont treize enfants, ont perdu la vie en Méditerranée occidentale depuis le début de l’année.
D’après le ministère de la défense algérien, 4704 harragas sur le départ ont été interceptés en 2021, dont plus de la moitié en septembre.
La majorité des personnes arrivées en territoire espagnol sont interrogées avant d’être soignées et placées dans les centres de rétention pour étrangers (CIE) avant d’être relâchées au bout de 48 ou 72h avec décision d’expulsion. 90% de ces décisions ne seront jamais appliquées, soulignent les médias espagnols.
Harragas: « Avalanche d’arrivants »
Un rapport de la commission européenne publié en 2020 avait relevé que les Algériens empruntent de moins en moins la route marocaine pour rejoindre l’Espagne par la mer, comme c’était le cas depuis des années. Ces harragas partent désormais directement des côtes algériennes.
Selon Francisco José Clemente, du centre international d’identification des migrants disparus (Cipimd) et membre de l’ONG Heroes Del Mar, près de 600 embarcations sont arrivées à Almeria depuis le début de l’année. Le bénévole alerte sur l’incapacité de son organisation à prendre en charge dignement cette « avalanche » d’arrivants de plus en plus nombreux.
Les Espagnols sont de plus en plus convaincus que ces migrations ne sont plus le fait de groupes de personnes désespérées en quête d’un « salut » européen mais relèvent d’une activité lucrative de réseaux criminels organisés. Certains analystes espagnols disent craindre de faire face à « la pire vague d’immigration clandestine de ces 10 dernières années ».
En 2020, l’Espagne a été la première destination des harragas algériens. Sur les 41 000 migrants arrivés en Espagne, 11 200 sont de nationalité algérienne, selon la police espagnole.