Le parquet près le tribunal de Sidi M’hamed a requis ce mercredi 02 septembre 2020 une peine 10 ans de prison ferme et 8 millions de Da contre l’ex-député Baha Eddine Tliba et Iskander Ould Abbès, fils de l’ex-secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès.
Le premier est poursuivi pour « blanchiment d’argent », « financement occulte de partis politiques », « achat de voix lors des élections législatives de 2017 ». Le second est accusé de plusieurs chefs d’accusation, dont « blanchiment d’argent ».
Le même Procureur a requis les peines les plus sévères contre Wafi Ould Abbès, en situation de fuite, à l’issue de l’interrogatoire des accusés par le juge sur des affaires de corruption liée aux élections législatives de 2017 et de blanchiment d’argent.
Une peine de 7 ans de prison ferme et 1 million de Da d’amende a été requise contre Abdellah Bouchenak Khelladi, ancien cadre au ministère de la Solidarité, et 3 ans de prison ferme et 1 millions de Da d’amende contre Habachi Mohamed.
Le parquet a aussi requis la confiscation des biens de ces accusés.
La tête de liste à 7 milliards
Interrogé par le juge, Baha Eddine Tliba a révélé que « la tête de liste électorale lors des législatives de 2017 était à 7 milliards » de centimes.
Il a rajouté avoir « enregistré ses conversations avec Djamel Ould Abbès et les a donné à Athmane Tartag dit Bachir, alors coordinateur des services de sécurité. L’ex-député a ainsi expliqué avoir sollicité l’ex-coordinateur du renseignement « pour qu’il informe la justice et ouvre une enquête ».
Interrogé comme témoin, Djamel Ould Abbès a accusé Saïd Bouteflika d’avoir fait pression sur lui dans l’établissement des listes législatives en 2017. Le frère de l’ex-président déchu par le mouvement populaire « a imposé l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l’ex-ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui et l’ex-ministre de la Justice, Tayeb Louh.
Djamel Ould Abbès, en prison depuis le 07 juillet 2019, a révélé avoir appelé Said Bouteflika dès que son fils « a été arrêté par des services de sécurité dans une affaire de vente de listes électorales ».
Son fils, Skander, a expliqué la nature de sa relation avec Baha Eddine Tliba, affirmant « qu’il espérait son aide dans la réalisation d’un port sec ». Il a rejeté les accusations de « blanchiment d’argent » dans le cadre d’une bande criminelle organisée.