Des milliers de manifestants encore ont manifesté ce 111e vendredi à Alger et dans d’autres villes du pays.
A Alger, les manifestants réclamant l’indépendance d’une justice amenée à juger de nombreux opposants, se sont spécialement solidarisés avec le juge Sadedin Merzog sanctionné et privé de ses salaires depuis une année. « Nous sommes tous le juge Merzoug », pouvait-on lire sur des affiches à l’effigie du magistrat, suspendu de ses fonctions et poursuivi par le Conseil suprême de la magistrature.
Le magistrat est connu pour ses prises de position considérées par sa tutelle comme proches du Hirak et d’être une des figures du mouvement de contestation au sein du corps des magistrats.
A l’agence de presse Française, le magistrat a déclaré « lorsque la liberté d’expression d’un juge est menacée, comment pourrait-il protéger celle des citoyens? ».
111e vendredi: Sadedin Merzoug, un symbole des magistrats intègres
Outre M. Merzoug, le magistrat Sid Ahmed Belhadi doit aussi comparaître devant ses pairs le 06 avril pour avoir notamment refusé d’encadrer les élections du 12 décembre 2019 et sa participation au soulèvement populaire au sein de la profession.
En décembre dernier, le magistrat avait dénoncé « une année de suspension et de privation de salaire et de ses avantages par les ennemis de la justice indépendante et de la citoyenneté», a-t-il écrit sur sa page Facebook. Il avait dénoncé une « décision arbitraire » « en violation de la loi et des compétences du Haut conseil de la magistrature en sa qualité d’institution constitutionnelle ».
Le membre du Club des Magistrats s’est également adressé, sans le citer, au ministre de la Justice M. Belkacem Zeghmati. Sadedin Merzoug a indiqué que lui et d’autres juges n’ont pas peur d’aller en prison, ou de perdre leurs emplois ou encore de subir d’autres pressions pourvu que ces sacrifices aboutissent à l’instauration d’un Etat de doit et d’une justice indépendante et compétente.
Des manifestations ont également eu lieu à Tizi Ouzou, Béjaïa, Skikda, Annaba, Setif et Oran, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Ce 111e vendredi de manifestations depuis le 22 février 2019, coïncide avec le 2e anniversaire de la chute de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika qui a démissionné sous la pression des manifestations et un retournement des chefs de l’armée contre lui.