« La Pensée Africaine ou l’Affirmation de Soi au XXIe Siècle » était au coeur d’une conférence tenue jeudi 26 octobre dans l’Espace Africain du 26 SILA, avec une grappe de conférenciers de renom.
La conférence, modérée par l’écrivain camerounais, Jean-Célestin Edjangué, a débuté sur une note enthousiaste, les intervenants ayant préféré exprimer leurs idées avec passion. La romancière camerounaise Calixthe Beyala a mis en avant le slogan « L’Afrique aux Africains », déclarant : « Il est temps que nous soyons entre Africains. »
Elle a ajouté : « Le panafricanisme de Nkrumah prend forme », confirmant ainsi son engagement en faveur de l’Afrique. Mahougnon Kakpo, romancier et homme politique originaire du Bénin, a souligné l’importance de la langue en déclarant : « Aucun pays ne s’est développé sans sa propre langue. »
Il a également critiqué l’enseignement de la pensée occidentale, affirmant que « nous enseignons la pensée occidentale, comme s’il n’y avait pas de pensée africaine. La pensée africaine doit être restaurée. » Il a conclu en disant : « Nous devons enseigner nos humanités à nous, Africains, pour que notre pensée africaine puisse rayonner. » Aoua Bocar LY-Tall, spécialiste sénégalais du Cheikh Anta Diop, a exprimé sa frustration envers les colonisateurs qui méconnaissent l’histoire africaine, citant l’exemple de « Sarkozy l’ignorant » qui a prétendu que « l’Afrique n’est pas entrée dans l’histoire ».
LY-Tall a souligné que la pensée africaine existe bel et bien, mais a subi une véritable opération de déculturation. Il a également évoqué le pillage des richesses africaines par les colonisateurs, déclarant : « Les jeunes qui partent en Europe ne font que suivre les biens de l’Afrique qui ont été spoliés par les colonisateurs. » Il a conclu en exhortant l’Algérie à l’unité entre Africains. Le professeur Benaouda Lebdai, dont le sujet de discussion était « La Pensée Africaine dans les Littératures en Afrique comme Affirmation de Soi », a affirmé que la pensée africaine a toujours existé malgré les tentatives d’aliénation.
Il a réfuté l’idée que le Sahara soit une frontière, contrecarrant ainsi les revendications des néo-colonialistes. Le professeur a rappelé que malgré l’esclavage, les Africains ont propagé leur culture aux Amériques et ailleurs. Il a illustré son point de vue en évoquant l’exemple de l’Afrique du Sud, le « pays arc-en-ciel », où la culture zoulou a survécu malgré la répression imposée par l’apartheid. Il a également mentionné les atrocités commises en Algérie, notamment les premières chambres à gaz lors des enfumades de Al Dahra dans le 19e siècle, soulignant ainsi l’impact de la colonisation sur la pensée africaine.