La manifestation est organisée par la Délégation de l’Union européenne à Alger avec l’appui de la représentation en Algérie de l’OIM, l’Organisation internationale pour les migrations. Les projections auront lieu dans les cinémathèques d’Alger, et pour la première fois en dehors de la capitale, à Oran et à Béjaïa. La migration et la mobilité des personnes est la thématique choisie cette année à ces journées.
« La migration est un sujet qui ne laisse pas indifférent. Il y a toujours des réactions. Les films choisis abordent tous les types de migration, la migration au Maghreb, en Europe, aux Etats Unis, la migration climatique, etc. L’objectif de ce festival est de montrer des perspectives très personnelles de la migration.
La migration est beaucoup plus que des chiffres ou de statistiques », a souligné Thomas Eckert, le chef de la Délégation européenne à Alger, lors d’une conférence de presse, organisée ce mardi 17 janvier à la cinémathèque d’Alger.
L’objectif, selon lui, est également d’ouvrir le débat avec le public sur la thématique de la migration en présence parfois de réalisateurs, de producteurs ou de comédiens.
« Ce festival n’a pas pour ambition de couvrir toutes les crises migratoires mondiales. La crise en Ukraine a provoqué une crise migratoire qui pose un vrai défi pour l’Europe », a-t-il dit.
Au programme, une vingtaine de films, entre longs et courts métrages et documentaires. Il s’agit, entre autres, de « The charmer » (le séduisant) de Milad Alami (Danemark), « Rafaël » de Ben Sombogaart (Pays-bas), « L’homme qui a vendu son dos » de Kaouther Ben Hania (Tunisie-Allemagne), « Vitalina Varela » de Pedro Costa (Portugal), « Let there be light » de Marko Skop (Tchéquie), « Memory is our homeland » de Jonathan Duran (Pologne), « The emigrants » de Erike Poppe (Suède), « La traversée » de Florence Miailhe (France), « Varados » de Helena Taberna (Espagne), « Oskar et Lilly » de Arash Riahi (Autriche), « Evaporating borders » de Leandros Savvides (Chypre), « Europa » de Haider Rashid (Italie-Irak), « Extracurricular » de Ivan-Goran Vitez (Croatie), « King of the belgians » de Peter Brosens et Jessica Hope Woodworth (Belgique).
« Matares » de Rachid Benhadj en ouverture
Le jeudi 19 janvier, les journées seront ouvertes avec la projection d’un court métrage « Wallah ! Je te jure » qui suit des migrants clandestins de l’Afrique de l’ouest en route vers l’Italie. Le film algérien « Matares » de Rachid Benhadj sera ensuite présenté au public. Il s’agit de l’histoire d’une fillette ivoirienne, Mona, installée à Matares, à Tipaza, qui vend des fleurs aux touristes mais qui est empêchée par un Saïd, en garçon algérien qui a presque le même âge qu’elle.
« Je raconte l’histoire de la migration à travers le regard des enfants. Mona venait à peine d’arriver en Algérie avec sa mère. Je voulais savoir ce qu’elle vivait, comment voyait-elle les choses. Elle était à Tipaza en attendant d’aller en Italie. Finalement, Mona et sa mère ont été expulsées vers leur pays d’origine. Le film montre une confrontation entre deux enfants de deux cultures et de deux religions différentes », a expliqué Rachid Benhadj, lors de la même conférence de presse.
Première participation de Chypre
Rachid Benhadj animera une master class, samedi 21 janvier, à 15 h 30, à la cinémathèque d’Alger. Le producteur artistique néerlandais Jelle Nesna prendra le relais, dimanche 22 janvier, à 15 h 30, avec une master class sur « le processus de transformation d’une histoire vraie en film de fiction ».
« Le jeudi 26 janvier, nous avons également prévu une master class, à la cinémathèque d’Alger, qui sera animée par Leandros Savvides autour de la migration à Chypre. Leandros Savvides est enseignant à l’université de Nicosie. Chypre, qui n’a pas de représentation diplomatique en Algérie, participe pour la première fois aux journées du film européen », a souligné Wissem Mohamed Mousli, responsable de la programmation des 7ème Journées du film européen à Alger.
Une série de courts métrages sur la thématique du changement climatique sera projetée lors de la cérémonie de clôture : « Flight for life » de Majd Addin (Nations Unies), « Migrants » de Hugo Caby, Antoine Dupriez, Aubin Kubiak, Zoé Devise et Lucas Lermytte (France), « Songs of the earth » de Soumik Datta (Grande-Bretagne) et « Lowland Kids » de Sandra Winther (Etats Unis). L’entrée pour la projection de films, chaque jour à 17h30 et 19h30, et des master class est gratuite.