Abdelaziz Djerad réagit à la polémique provoquée par l’attitude du wali d’Oran, Messaoud Djari, à l’égard d’une enseignante de l’école primaire Benzerdjeb. Dans un tweet, le Premier ministre, qui annonçait au même moment la « généralisation de l’usage des tablettes » dans les établissements scolaires, a remercié Sidia Merabet qui a « révélé les anciennes pratiques ».
M. Djerad dit « refuser catégoriquement qu’un enseignant soit humilié alors qu’il défend l’avenir de nos enfants ». Dans son tweet, il a salué et remercié Mme. Merabet, qui, selon lui, a « révélé d’anciennes pratiques ».
Il a aussi annoncé la « modernisation du mobilier scolaire à travers le territoire national ».
Alerté par une enseignante sur l’état d’une école, de son matériel et de ses sanitaires, le wali d’Oran, Messaoud Djari n’a pas trouvé mieux que de s’attarder sur un détail en guise de réponse. « Lorsque nous alertons sur notre situation, on nous rétorque « on ne peut rien vous faire, nous n’avons pas de budget » », lui a-t-elle dit.
Impassible devant les révélations de Mme. Sidia Merabet, qui a affirmé que les enseignants ont eux-mêmes nettoyé et désinfecté l’établissement, le wali a, néanmoins, vivement rebondi lorsque son interlocutrice a situé l’origine des pupitres à l’époque coloniale.
Il a démenti les propos de l’enseignante, avant de lui tourner le dos et quitter les lieux. Son attitude a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué, la Wilaya d’Oran a justifié mercredi soir l’attitude de M. Messaoud Djari par l’usage du terme de « période coloniale », qui ne « reflète pas les efforts de l’Algérie dans le domaine de l’Education ».
Son attitude a également suscité une vague de solidarité avec l’enseignante, sur les réseaux sociaux mais pas que. Plusieurs citoyens se sont rendus à l’école Benzedjeb afin de la remercier pour son intervention. Les syndicats de l’Éducation ont qualifié ce comportement de « méprisant » et de « déconsidération du métier d’enseignant », exigeant de excuses officielles.
Le verbe « »remercier » » doit se conjuguer dans ses deux formes : « »Remercier » » (dans le sens propre) l’enseignant pour son nationalisme (un grand hommage lui est dû) et « »remercier » » comme il se doit (dans le sens figuré) celui qui a osé porter atteinte à son nationalisme et son amour du métier brisant son cri du cœur !
[…] Après le tollé qu’a suscité ce traitement de l’enseignante, le wali a dû la recevoir dans son bureau et remercié par le premier ministre pour avoir « révélé les anciennes pratiques ». […]