Djerad confirme le constat du Patronat: « Nous devons nous libérer des obstacles bureaucratiques »

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Abdelaziz Djerad, Premier ministre, a répondu mardi 27 octobre 2020 aux préoccupations exprimées la semaine écoulées par les organisations patronales à propos des comportements bureaucratiques qui freinent l’accès des opérateurs économiques aux mesures d’aide décidées par l’État et la relance des projets d’investissement.

« Le projet de révision constitutionnelle libère l’économie et encourage l’innovation, l’entrepreneuriat et l’investissement. Nous ne pouvons construire un État sans une économie forte. L’Algérie a toutes les capacités pour construire cette économie. Nous devons nous libérer des obstacles bureaucratiques pour permettre aux entreprises de travailler avec leurs moyens. La liberté, c’est aussi donner l’occasion à tous sur le plan économique. Nous devons sortir de l’économie de la rente et des monopoles. L’entreprise doit être la colonne vertébrale de l’économie nationale », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la société civile à l’université de Bab Ezzouar (USTHB), à Alger.

Il a ajouté que l’Algérie a toutes les richesses, mais il y a une stagnation. « Il y a une incompréhension quant à la nécessité de changer les mécanismes et sortir de l’économie de la rente. Nous ne pouvons plus continuer à vivre avec les ressources du pétrole. Il y a d’autres ressources, les plus importantes sont les ressources humaines. 80 % des Algériens ont moins de 30 ans, il faut donner toute la place à nos jeunes pour qu’ils prennent leurs responsabilités », a-t-il dit. L’administration doit, selon lui, changer de comportement et donner l’occasion « au citoyen de travailler en toute liberté et équité ».

« Ceux qui sont contre ce projet veulent que la situation reste en l’état »

Le projet de révision constitutionnelle vise, selon lui à rectifier des failles existant dans la Constitution. Il a accusé les opposants à ce projet, qui sera soumis au référendum le 1er novembre prochain, de vouloir maintenir le statu quo. « Ceux qui sont contre ce projet veulent que la situation reste en l’état, qu’on ne sorte pas de la crise. Ils ne veulent pas de la véritable démocratie et des libertés parce que ce projet consacre les libertés collectives et individuelles », a-t-il appuyé.

Il s’agit, selon lui, de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. « L’Algérien parle lorsqu’il voit les choses aller de travers. Nous donnons tous les moyens à la presse pour exprimer les préoccupations des citoyens. Une presse libre qui ne fait pas dans l’arbitraire ou dans l’humiliation, l’atteinte à la dignité des personnes ou à la vie privée des gens », a-t-il noté.

Il a souligné que la prochaine Constitution encourage les partis politiques, consolide « la démocratie participative » et donne une grande place pour la société civile. «Les responsables ne doivent pas prendre leurs décisions dans les bureaux, mais après consultation des citoyens », a conseillé le Premier ministre.

« Certains veulent créer de la discorde autour des valeurs du peuple algérien comme l’islam. L’Algérie est une partie intégrante du grand Maghreb arabe, du monde arabe. L’Algérie est un pays méditerranéen et africain. Le projet de révision constitutionnelle confirme que l’Algérie est fière de sa révolution et lui redonne toute sa place dans les foras internationaux où elle était absente et où elle doit retrouver sa voix », a-t-il souligné.

« C’est une rupture avec la corruption »

D’après lui, le projet de révision constitutionnelle n’est pas une rupture « avec le passé glorieux de l’Algérie » : « C’est une rupture avec la corruption, avec ceux qui ont voulu détruire cette nation, avec les corrompus et les corrupteurs, avec les comportements immoraux apparus dernièrement. Grâce au sursaut du peuple algérien et au hirak authentique, le peuple algérien a dit non à l’absurdité, à la corruption et à l’humiliation de cette grande nation ».

Abdelaziz Djerad a soutenu que le projet de révision constitutionnelle confirme l’attachement du peuple algérien au caractère républicain de l’État algérien et met fin aux pratiques intrusives. « Une constitution qui installe le socle d’un État fort politiquement, épanoui économiquement et juste socialement. Une constitution qui institue un État de droit ayant reconquis la confiance du citoyen», a-t-il dit.

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