La France n’hésitera pas à recourir à la « réduction ciblée » du nombre de visas pour les pays maghrébins si ces derniers continuaient à refuser de reprendre « leurs radicalisés ». C’est ce que a laissé entendre M. Clément Beaune, secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes sur les ondes de la radio française Europe 1.
Pour accélérer l’expulsion des ressortissants maghrébins sans papiers, notamment les « radicalisés », Paris agite la menace de réduire les visas aux pays concernés. « Il faut dire à ces pays qu’ils doivent reprendre les personnes qui sont identifiées comme leurs ressortissants », a déclaré le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, dans l’émission « Le Grand Rendez-vous » du sur la radio Europe 1.
« Nous avons des leviers pour le faire, par exemple les visas (…) en ciblant des responsables politiques, des responsables économiques. Oui, c’est un des leviers que le président de la République, que le ministre de l’Intérieur envisagent », a-t-il ajouté.
La question des expulsions est revenue au premier plan en France après les derniers attentats terroristes perpétrés sur son sol, notamment celui de Nice fin octobre commis par un Tunisien, sans papiers, fraîchement arrivé en Europe.
Renvoyer une personne en situation irrégulière reste tributaire de la délivrance des laissez-passer consulaire (LPC). Le droit international interdit l’expulsion des personnes sans nationalité pour ne pas créer d’apatrides. Il faut que les pays d’origine les reconnaissent et acceptent de les reprendre.
Or, les Français déplorent, de plus en plus, le temps que mettent les maghrébins pour authentifier leur ressortissants et délivrer ces documents. C’est notamment le cas de la Tunisie, du Maroc et de l’Algérie qui « rechignent », selon les médias français, à faire revenir sur leur sol des « individus reconnus comme leurs ressortissants »
Selon le ministère français de l’Intérieur, la France compte 231 étrangers en situation irrégulière suivis pour « radicalisation » sont à expulser. La moitié de ces 231 personnes sont désormais hors d’état de nuire », a souligné le ministre français Gerald Darmanin le 11 novembre. 50 d’entre eux sont actuellement en centre de rétention administrative dans l’attente de leur expulsion et 43 autres sont assignées à résidence.
Clément Beaune a insisté également sur la nécessité d’une action concertée avec les autres pays européens, notamment de l’espace Schengen, pour une meilleure efficacité. « À un moment, il faut être concret, efficace. (…) On doit mettre cette pression », a-t-il relevé. Il affirme que les pays premiers-passages à l’image de l’Italie et l’Espagne bénéficieront d’une assistance pour renforcer le contrôle aux frontières.
Le ministre de l’Intérieur français avait d’ailleurs effectué le début du mois en cours une tournée au pays du Maghreb mais aussi en Russie pour évoquer ce sujet des « radicalisés » à expulser.