Communication de crise: cacophonie institutionnelle

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Communication de crise: cacophonie institutionnelle
Communication de crise: cacophonie institutionnelle
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La communication institutionnelle bat de l’aile en Algérie. Des hautes sphères de l’Etat, notamment la Présidence, aux entreprises publiques, l’opinion est ballotée sans cesse entre une information et son démenti, quand elle n’est pas totalement privée des informations.

Ce n’est aucunement un fait nouveau. Les institutions ou les grandes entreprises algériennes, publiques et privées, particulièrement celles qui offrent des services publics, ne brillent pas par la réactivité de leur communication, surtout en période de crise. Toutefois, ces dernières semaines, les Algériens vivent une cacophonie sans précédent.

Remontons à la précédente semaine, lorsque la présidence de la République donnait de nouvelles informations concernant l’état de santé du président Abdelamdjid Tebboune. Les Algériens apprenaient que le chef de l’Etat « répondait positivement à son traitement » contre la covid-19. Mais cette fois-ci, ce n’est pas un maigre communiqué qui a démenti les rumeurs colportés par un site marocain, faisant état du décès de M. Tebboune. C’est une information diffusée par la chaine russe, Russia Today, citant une « source à la Présidence ».

La Radio algérienne internationale diffusait alors un post pour préciser qu’il s’agissait de Abdelhafid Allahoum, conseiller particulier à la présidence, qui est derrière cette information. Le post rajoutait que ce haut responsable « s’est entretenu avec le fils du Président qui a affirmé que l’état de santé du président est en constante amélioration ». Le post a vite été supprimé.

La Présidence n’a pas rattrapé le coup. Le dernier communiqué remonte au 20 novembre, faisant état de la réception par M. Abdelmadjid Tebboune d’un message de la part de la chancelière allemande Angela Merkel. Entre temps, Abdelhafid Allahoum a écrit au quotidien El Watan pour démentir le fait d’avoir parlé à Russia Today sachant que cette dernière ne l’avait jamais cité nommément et c’était plutôt le post supprimé de la Radio Algérie Internationale, précisant que la « communication n’est pas de son ressort« . Le démenti a été diffusé samedi 28 novembre par le journal francophone.

La dernière nouvelle liée à la santé du chef de l’Etat date ainsi du 27 ou du 28 novembre: le même responsable fait savoir que le Président « serait encore retenu en Allemagne pour des séances de remise en forme et il sera de retour au pays dans quelques jours ».

La reprise des vols, c’est « officiel » ?

C’est au tour du Premier ministère de susciter une cacophonie. Dimanche 29 novembre, Abdelaziz Djerad, Premier ministre, a présidé un Conseil interministériel « consacré à l’évaluation de la situation épidémiologique liée à l’épidémie du Coronavirus ». Le seul communiqué diffusé, à l’heure où nous écrivons ces lignes, évoque les mesures prises à l’issue d’une « évaluation de la situation épidémiologique liée à l’épidémie du Coronavirus ».

Plusieurs médias ont annoncé une reprise prochaine des vols domestiques d’Air Algérie. La décision aurait cependant été prise lors de ce Conseil interministériel et a été actée par le gouvernement. Les mêmes médias font état de la reprise des vols de rapatriement des Algériens toujours bloqués à l’étranger.

Le lendemain, ce lundi 30 novembre 2020, les journaux annoncent même une reprise de vols vers la France la fin du mois prochain. Citant encore des « sources », ils affirment que « le gouvernement a trouvé un accord avec les autorités sanitaires ». Un de ces médias, Ennahar, diffusant un télex, a d’ailleurs, supprimé son article. D’autres ont précisé que ces vols internationaux ne concernaient que les opérations de rapatriement des Algériens inscrits sur les listes auprès des consulats d’Algérie.

La compagnie concernée, en l’occurence Air Algérie n’a fait aucune annonce dans ce sens.

Reprise des trains le 15 décembre pour les étudiants ?

A priori, non. Aujourd’hui aussi, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a annoncé que des discussions sont en cours pour « mettre fin au problème de transport des étudiants » avec « une reprise du transport ferroviaire à partir de 15 décembre ».

La Société nationale des transports ferroviaires a vite réagi, apportant des précisions. “Certains médias nationaux et certains pages sur les réseaux sociaux ont rapporté que la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) est prête à reprendre ses activités à partir du 15 décembre. L’information s’est basée sur une correspondance interne du responsable du transport des voyageurs de la SNTF, adressée à tous les services compétents, dans le but de prendre toutes les mesures afin de préparer des trains adaptés à circuler dans les meilleures conditions, tout en respectant les règles de protection sanitaire pour recevoir les clients dans les meilleurs conditions”, a écrit la société nationale via communiqué.

Or, cette dernière précise que ces préparations interviennent “dans le cas d’un retour éventuel des trains de voyageurs, notamment ceux soumis au transport des étudiants universitaires”.

La « décision de reprendre la circulation des trains relève des prérogatives des pouvoirs publics qui prendront cette décision en se basant sur “l’évaluation du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie”.


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