La chaîne privée Ennahar TV a retiré le mercredi 9 décembre 2020 l’émission «Ma Waraa el djoudrane» (Derrière les murs) de sa programmation après une intervention de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV).
Cette émission, consacrée aux questions sociales et de familles, et animée par Aicha Bouzmaren, bénéficie d’une grande audience, programmée en prime time (21 h).
L’ARAV souligne, dans un communiqué, que dans l’émission non diffusée, l’animatrice a accueilli sur le plateau, une personne connue « pour s’adonner au charlatanisme et à la mystification et qui prétend même guérir la sorcellerie, la possession démoniaque et diverses maladies».
L’invité, selon l’ARAV, se serait livré à des scènes répugnantes, « dont le but est de faire dans le sensationnel, faire monter l’audimat et assurer le gain facile, au détriment du droit du téléspectateur à des émissions de qualité qui diffusent les bonnes moeurs et contribuent au développement et au progrès de la société ».
L’Autorité présidé par Mohamed Louber a convoqué Souad Azouz, directrice d’Ennahar TV, à l’effet de la mettre en garde contre « les répercussions qui découlent de la diffusion de cette émission ». « Certains médias et leurs journalistes débattent de thèmes et contenus qui sont, le moins qu’on puisse dire, contraires aux bonnes mœurs, aux valeurs humaines et à l’éthique professionnelle. L’ARAV réitère son refus catégorique de toute production médiatique qui consacre de tels contenus, fait la promotion de l’ignorance, fait fi de la science et porte atteinte à l’image de l’information en particulier et du pays en général », est-il relevé dans le communiqué. L’ARAV a regretté le non-respect par certains médias de « l’éthique de la profession ».
« Ignorance et mystification »
En juillet 2020, l’Autorité a averti Ennahar TV pour la même émission « Ma waraa el djoudrane » à propos d’un numéro consacré à la fuite d’une femme du domicile conjugale en raison de maltraitance de la part de son époux. « Ce dernier s’est présenté à l’émission dans l’espoir de la faire revenir au foyer conjugal, en essayant de profiter de la religion pour atteindre ses objectifs. L’épouse s’est retrouvée ensuite sous la pression de l’Imam, de l’avocat et de l’animatrice de l’émission, et contrainte de céder à la volonté de son époux, sans prendre compte de sa souffrance et celle de ses enfants durant 19 ans de mariage », avait relevé l’ARAV en condamnant « les émissions qui propagent l’ignorance et la mystification ».