Le premier ministre Abdelaziz Djerad a plaidé, lors d’une visite à M’Sila, ce mardi 15 décembre 2020, pour une réforme de l’enseignement supérieur et pour l’ouverture de l’université algérienne sur « son environnement national et international ».
Il a plaidé, lors d’une intervention à l’université Mohamed Boudiaf de M’Sila, pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de la recherche scientifique.
L’université doit, selon lui, maîtriser les moyens technologiques et numériques et rationaliser ses dépenses en vue « d’une gouvernance efficace». « Cela permettra d’aller graduellement vers l’autonomie des universités et de développer leurs capacités en matière d’innovation. Il est impératif d’entamer la conception d’une vision intégrée pour réformer le système des œuvres universitaires selon une approche rationnelle », a-t-il dit en soulignant la nécessité d’améliorer les conditions d’hébergement, de restauration et de couverture sanitaire pour les étudiants.
Il a estimé que la formation universitaire doit s’adapter aussi aux exigences du développement local. « J’appelle toutes les compétences scientifiques algériennes, enseignants-chercheurs, chercheurs permanents, chercheurs établis à l’étranger à contribuer à la prise en charge des besoins actuels exprimés par la société aux fins de créer les conditions d’une reprise économique », a-t-il dit.
Il faut, selon lui, tirer profit des recherches scientifiques en les mettant en application sur le terrain. « La crise sanitaire mondiale a montré l’importance de la recherche scientifique et des laboratoires. La recherche scientifique aide à la prise de décision », a-t-il noté.
Plan de recherche sur la sécurité alimentaire et énergétique
Intervenant avant le Premier ministre, Abdelbaki Benziane, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a annoncé que le gouvernement a adopté dernièrement un plan national de recherche. « Un plan pluriannuel qui comprend trois programmes prioritaires: la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique et la santé. Il s’agit de plus de 700 projets de recherche qui seront pris en charge à partir de 2021 », a-t-il annoncé.
M. Benziane évoque la révision prochaine de la loi 99/05 du 4 avril 1999 portant loi d’orientation sur l’enseignement supérieur (revue en 2008 pour introduire le système LMD) et appelé la communauté universitaire à faire des propositions pour « enrichir le projet d’amendement ». « Cette loi présente un certain nombre de dysfonctionnements. L’insuffisance majeure qui a été constatée, c’est l’absence d’un outil de gouvernance. S’ajoutent à cela, la non adoption des normes de qualité dans la formation au niveau des universités, la faible interactivité entre l’université et l’entreprise, l’absence d’une carte de formation universitaire, la faible contribution du secteur privé dans l’effort de l’enseignement supérieur, l’ouverture timide sur l’international », a détaillé, lors d’une intervention à la Radio algérienne, ce mardi 15 décembre, Boualem Saidani, directeur des enseignements et de la formation, au ministère de l’enseignement supérieur.