La rivalité entre les Etats-Unis et la Chine s’étend même aux représentations diplomatiques des deux pays en Algérie. La publication par l’ambassade américaine d’un article du Département d’Etat sur la situation des Ouïghours a suscité une polémique avec l’ambassade chinoise à Alger. Celle-ci évoque une « atteinte à l’image de la Chine » et une « ingérence dans ses affaires internes ».
Le Département d’Etat américain évoque dans son article une campagne de deux restaurants américains pour faire connaître la situation des Ouïghours, persécutés en Chine. Les autorités chinoises sont accusées d’avoir interné au moins un million de personnes, notamment ouïghours, dans des « camps ».
« Les restaurants sont souvent un bon point de départ pour découvrir différentes cultures. Mais la nourriture, les boissons et l’hospitalité peuvent également être utilisées pour sensibiliser les gens à la perte d’une culture. Deux restaurateurs américains ont parlé à ShareAmerica des repas qu’ils servent tout en informant leurs clients de l’oppression des Ouïghours depuis des décennies par le Parti communiste chinois dans la province du Xinjiang en Chine », écrit ainsi l’ambassade des États-Unis en reprenant l’article.
L’ambassade chinoise à Alger a vite réagi. « Les restaurants constituent en effet une fenêtre pour découvrir les cultures. En Chine, des restaurants de différentes cuisines, y compris les restaurants ouïgours du Xinjiang, sont répartis dans tout le pays et attirent un grand nombre de fans. À l’inverse, selon les données de l’American Pew Research Center, 75 % des musulmans américains estiment qu’il existe une grave discrimination raciale à leur égard dans la société américaine », a rétorqué la représentation diplomatique de la Chine/
« Ignorer les faits et discréditer les autres pour servir ses fins et semer la discorde, est quelque chose qui nuit aux autres sans servir ses propres intérêts. Nous restons convaincus qu’il est voué à l’échec », lit-on encore.
Le même post reprend une citation du secrétaire d’État américain Mike Pompeo. « Nous mentons, trompons, volons et nous avons des cours particuliers à donner ». « Il s’agit aussi d’une manœuvre permanente des États-Unis d’Amérique pour s’ingérer dans les affaires intérieures des États », poursuit l’ambassade chinoise.