Entreprendre dans l’enseignement supérieur est le challenge de deux élèves ingénieurs de l’École Nationale Polytechnique, Islem Hammoutène et Yaniss Boudjelouah. Depuis un an ils dirigent la première école de formation et cours de soutien aux universitaires en Algérie. Baptisée école «Trois Quarts», elle accueille des étudiants d’Alger et de plusieurs autres wilayas.
Aujourd’hui Islem et Yaniss préparent leur ingéniorat respectivement en génie mécanique et génie industrielle. Cette initiative de dispenser des cours pour les étudiants est née en 2017, alors qu’ils étaient étudiants en première année spécialité à l’ENP.
«L’entraide entre étudiants a toujours existé. Ce n’est pas tous les étudiants qui assimilent le cours avec l’enseignant. Alors un groupe d’étudiants s’est constitué à l’époque pour organiser des cours particuliers pour les étudiants de deuxième année préparatoire, afin de les aider à préparer le concours d’accès aux grandes écoles d’ingénieurs. L’initiative a été bien accueillie par le directeur des études de l’ENP, Tahmi Redouane, qui nous avait permis de dispenser les cours dans les locaux de l’école» se souvient Islem Hammoutène.
En l’espace de quelques mois, Islem avait dans sa classe une centaine d’étudiants par séance. Il enseignait deux modules ; Physique et Chimie. L’année s’achève avec succès, le nombre d’étudiants avait doublé et Islem est sollicité par des étudiants des autres écoles préparatoires notamment ceux de l’École nationale des travaux publics, et l’École Supérieure des sciences Appliquées d’Alger.
Islem et Yaniss, décident de répondre à cette demande en lançant un projet viable. En 2019, ils deviennent associés dans l’école «Trois Quarts».
«Notre établissement dispense des cours de soutien pour les universitaires de classes préparatoires, en sciences et technologie, mathématiques et commerce. L’objectif de notre école est de promouvoir plus de contenus en matière de spécialités enseignées et s’ouvrir à de nouvelles formations techniques. Nous avons également élargi notre programme à de nouvelles formations extrascolaire notamment en photographie et design pour les étudiants qui le souhaitent» souligne Islem.
Pour Yaniss et Islem l’école « Trois Quarts » ne remplace pas l’université, mais elle participe à rendre l’enseignement supérieur plus efficient. À travers leur expérience, ils ont constaté que l’étudiant est plus apte à recevoir l’information d’une personne de son âge. Ils sont également plus à l’aise à leur confier leurs difficultés de compréhension. D’autre part, ils restent continuellement en contact avec les enseignants afin de les mettre au diapason des besoins des étudiants. L’école «Trois Quarts» est accueillie au sein de l’école privée «The Campus Algiers » depuis son lancement en octobre 2019.
«L’avenir c’est l’EdTech»
Sur le net, l’école «Trois Quarts» propose des cours en ligne et d’autres concepts innovants développés par Yaniss et Islem. Sur la chaine Youtube, ils publient des vidéos de cours et exercice de 20 minutes que les étudiants des différentes universités d’Algérie et de l’étranger peuvent consulter. Deux fois par semaine, Islem organise avec les étudiants des séances «Google Meet». Il fait également des «lives motivation» sur la page Facebook de l’école.
«La digitalisation de l’école s’est imposée avec le confinement. Au départ on voulait assurer la continuité des cours en publiant des vidéos pour expliquer les leçons et des exercices. La première vidéo publiée a généré plus de 5000 vues, ce qui est un record pour nous. Sur un live Facebook on avait jusqu’à 200 étudiants connectés au même moment. On a donc compris qu’il fallait faire de notre école une plateforme de e-learning» précise Islem.
Islem et Yaniss commencent ce nouveau projet de développement en constituant une base de données des mails des étudiants des différentes écoles et universités d’Algérie. Ils rassemblent plus de mille adresses. Cette base de données leur permet de faire des sondages auprès des étudiants sur les modules et chapitres qu’ils souhaitent réviser.
«Grâce à notre plateforme en ligne nous avons élargi notre réseau d’étudiants. Si avant on avait une centaine d’admis à l’école, aujourd’hui ce sont des milliers qui nous suivent sur les réseaux sociaux. C’est aussi une opportunité pour les étudiants des autres wilayas qui pourront désormais suivre les cours en ligne sans se déplacer» souligne Islem. Pour Islem le développement du E-learning est nécessaire. Il résout des problèmes de distance, de temps et d’argent. Seulement Il ne remplacera jamais l’efficacité du transfert d’information, enseignant-élève.
Bon courage pour les deux