Les pays émergents et en développement, à l’exception de la Chine, pourraient accuser des pertes de revenus par habitant qui atteindraient 22% d’ici à 2022, a indiqué la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva.
La première responsable du FMI qui s’est exprimée à l’issue d’une réunion par visioconférence des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G20, a déclaré que « dans les pays émergents et les pays en développement, à l’exception de la Chine, nous prévoyons que d’ici à 2022, les pertes cumulées de revenu par habitant atteindront 22%, contre 13 % dans les pays avancés », selon un communiqué publié vendredi sur le site web du FMI.
Les prévisions du Fonds révèlent que « seule la moitié des pays qui parvenaient à réduire leur écart de revenu par rapport aux pays avancés continueront de le faire au cours de la période 2020-22 », précise Mme. Georgieva.
L’impact des pertes de revenus sur les pays
Evoquant l’impact « disproportionné » de la pandémie sur la perte d’emploi chez les jeunes, les personnes peu qualifiées et les femmes, à l’intérieur des pays, la patronne du FMI a estimé qu’il était « nécessaire » d’agir avec « fermeté et détermination » en préconisant certaines mesures, à commencer par l’accélération des campagnes de vaccination à travers le monde, une démarche qui représente le « moyen le plus efficace de soutenir la reprise ».
Dans ce sens, la directrice du FMI a estimé qu’une collaboration internationale était « indispensable » pour augmenter la cadence de la production des vaccins afin de les rendre « disponibles partout le plus rapidement possible ». Le communiqué du FMI, a fait état, en sus, des recommandations de Mme. Georgieva quant à l’instauration de dispositifs d’urgence dont bénéficieront les entreprises et les ménages qui soient adaptés à la situation de chaque pays en insistant sur la nécessité de les maintenir « jusqu’à ce que la crise sanitaire soit durablement surmontée ».
Cela tout en appelant à se préparer à faire face aux risques et aux conséquences que pourrait engendrer le retrait progressif de l’aide des pouvoirs publics, craignant « une augmentation des faillites, une montée des tensions financières et une volatilité excessive des marchés financiers ».
Mme. Georgieva a insisté également sur l’impérative « d’accroître l’aide aux pays vulnérables« . A ce titre, elle a indiqué que le FMI collabore avec la Banque mondiale (BM) pour aider les pays à mettre en oeuvre de « solides réformes » et à traiter la question de la transparence et de la viabilité de la dette. Cela en plus d’accroître les financements concessionnels.
La directrice du FMI a salué, en outre, la reprise progressive de l’économie mondiale grâce, a-t-elle expliqué, à « l’avancée des campagnes de vaccination et aux mesures énergiques prises par les membres du G20 sur les plans monétaire et budgétaire ».
Elle s’est montrée, d’ailleurs, optimiste quant aux perspectives de croissance pour cette année qui seraient, selon elle, « plus favorables que les prévisions de janvier (5,5 %) », tout en indiquant que « les incertitudes restent très fortes », du fait que les campagnes de vaccination sont encore loin d’être terminées et doivent faire face à de nouvelles vagues et souches variantes du virus.