«Les temps de luttes», un fanzine sur la marche endurante des Algériennes pour leurs droits

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«Les temps de luttes», un fanzine sur la marche endurante des Algériennes pour leurs droits
«Les temps de luttes», un fanzine sur la marche endurante des Algériennes pour leurs droits
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Le combat féministe en Algérie a une longue histoire déjà et elle est marquée par la continuité, c’est que confirme une publication documentant les initiatives des féministes algériennes, intitulée « les temps de luttes », qui vient de paraître le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale de la femme. Saadia Gacem, doctorante en anthropologie, a mis en parallèle des événements clés qui ont marqué ce combat particulièrement difficile en Algérie.

Ce fanzine a été conçu par Saadia Gacem pour la curatrice de la galerie Rhizome à l’occasion de la clôture de l’exposition « Untold » le 8 Mars. Il a été distribué lors de la cérémonie de clôture de l’exposition.

«Grâce au projet de la chercheuse Awel Haouati, Archives des luttes des femmes en Algérie, j’ai pu accéder à des documents anciens et inédits, comme la déclaration des moudjahidate de 1989. C’est aussi pour cette raison que j’ai opté pour un support papier, et non pas numérique. La toile à des avantages notamment la circulation des documents seulement ils finissent par disparaitre. Ce n’est pas le cas d’une publication imprimée » souligne Saadia Gacem.

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« Le temps des luttes », revient en images et en mots sur quatre évènements importants qui ont marqué le parcours du féminisme en Algérie. La première rencontre nationale des femmes de 1989, la grande marche des femmes du 8 mars 1990, la rencontre nationale des féministes de 2019 et la marche des femmes du 8 mars 2020.

Saadia Gacem met en parallèle des évènements qui semblent «se répondre et s’enchainer sur 30 ans ». C’est qu’elle a voulu faire ressortir dans cette publication.

« Nous avons des militantes qui étaient dans la marche de 1990 et à la rencontre nationale de 1989. Elles ont également pris part à la rencontre de 2019 comme Habiba Djahnine, Louiza Aït Hamou et beaucoup d’autres. La preuve qu’il y a une continuité et un travail de transmission. Il y a eu une période creuse pour le mouvement durant la décennie noire. La lutte des femmes n’avait pas cessé, mais elle était moins publique et moins médiatisée. C’est pourquoi les évènements qui ont marqué les deux années 2019 et 2020 sont importants. Ils démontrent que les 30 ans qui séparent ces évènements n’étaient pas sans lutte puisqu’une nouvelle génération de féministes était aux commandes lors de ces évènements » souligne-t-elle.  

Des luttes qui se transmettent

Dans le temps des luttes, deux autres documents se font écho : la première déclaration du carré féministe de 2019, et celles des moudjahidates du 1er novembre 1989 :« halte à la trahison, halte à la ségrégation ».  Pour Saadia Gacem, chacun de ces mots d’ordre, dénonce dans son contexte, les trahisons successives » et affirme « le combat des Algériennes pour l’égalité. »

« On dit souvent que les femmes ne dénoncent pas mais c’est faux. La vérité c’est qu’on ne les écoute pas et c’est tout l’intérêt du travail de rendre visible des archives des luttes des femmes ; capitaliser le combat entrepris depuis l’indépendance à ce jour. Aujourd’hui une nouvelle génération continue de s’engager dans cette lutte avec des moyens propres elle.» note Saadia.

Saadia Gacem souligne à cet effet l’exemple des jeunes femmes militantes et engagées. Elle cite entre autres le projet « Archives des luttes des femmes en Algérie, initié par Awel Haouati en 2019 et le slam de Wiame Awres, déclamé dans une vidéo diffusée le 8 mars 2019. Il y a également le site Féminicide DZ qui récence les féminicides en Algérie, créé par Wiame Awres, et Narimene Mouaci Bahi

« Le temps des luttes » est en vente à un prix libre dans la galerie Rhizome. Les fonds collectés seront reversés à une association qui lutte pour les droits des femmes.

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