Le ténor italien Andrea Bocelli a donné jeudi un concert inédit à Hégra, ville antique de l’ouest de l’Arabie saoudite située dans le désert, avec pour toile de fond des tombes taillées dans la roche et des ruines balayées par le sable.
Le chanteur, qui s’est déjà produit au moins deux fois dans le royaume, a été le « premier artiste dans l’histoire à donner un concert dans l’enceinte de la ville de Hégra », ont déclaré les organisateurs de l’événement télévisé. Bocelli s’est produit aux côtés de membres de sa famille sur ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, dans le gouvernorat d’Al-Ula, une région longtemps isolée et considérée comme un musée en plein air.
Bocelli en Arabie Saoudite
Bocelli a chanté « Hallelujah » de Leonard Cohen en duo avec sa jeune fille Virginia devant un public qui, selon les organisateurs, était limité à moins de 300 personnes, en raison de la pandémie de coronavirus.
Le site séculaire d’Al-Ula, d’une superficie équivalente à celle de la Belgique, où les tombes et l’art nabatéens sont ciselés dans la roche couleur caramel, est considéré comme la pièce maîtresse des attractions touristiques saoudiennes.
Le royaume a assoupli les restrictions imposées depuis des décennies en matière de divertissement, dans le cadre de ses efforts pour redorer son image et attirer les touristes.
L’Arabie saoudite a commencé à délivrer des visas touristiques pour la première fois en 2019, dans le cadre des efforts visant à diversifier son économie dépendante du pétrole.
Le pays a englouti des milliards pour développer des sites comme celui d’Al-Ula. Il a invité des musiciens internationaux — de Janet Jackson au rappeur 50 Cent en passant par le groupe de pop coréen BTS — pour des concerts naguère inimaginables dans ce pays très conservateur.
La pandémie a cependant mis un frein à cette ambitieuse campagne de divertissement et de tourisme. L’Arabie saoudite a enregistré plus de 395.000 contaminations au Covid-19 et 6.700 décès.
Le pays est également confronté à des critiques récurrentes sur son bilan en matière de droits de l’homme après l’assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi par des agents saoudiens dans son consulat d’Istanbul.