Le 1 juillet 2020, les journalistes de l’ENTV doivent quitter les chambres sécuritaires qu’ils occupent dans les hôtels de la côte ouest d’Alger depuis le milieu des années 1990. Une note datée du 23 juin 2020, signée de la direction de l’ENTV, a été adressée aux structures hôtelières relevant du groupe public HTT (Hôtellerie, tourisme et thermalisme), annonçant l’arrêt du logement sécuritaire pour le personnel de la télévision publique. Abdelkader Allouni, directeur de l’Entreprise publique économique de gestion touristique de Sidi Fredj, a envoyé, le samedi 27 juin 2020, une note aux journalistes encore hébergés au complexe touristique leur demandant de libérer les chambres avant le mercredi 1 juillet 2020. « Après cette date, le prix des chambres sera facturé selon les tarifs en cours, disponibles au niveau des réceptions, conformément à la loi 99/01 du 06/01/1999 fixant les règles relatives à l’hôtellerie », est-il précisé dans la note.
A partir de 1993, avec le début des attentats terroristes ciblant les professionnels des médias, l’Etat a mis à la disposition des journalistes de la presse écrite, de la radio et de la télévision des dizaines de chambres et d’appartements sécuritaires dans les complexes touristiques de Zéralda, Sidi Fredj et Moretti. Les entreprises de presse et le ministère de la Communication prenaient en charge le paiement des factures. Au fil des ans, plusieurs journalistes ont quitté les chambres sécuritaires alors que d’autres sont restés mais dont le nombre est inconnu. Il y a eu des retards de paiement, suivis de plainte des structures hôtelières. En août 2016, un décret présidentiel a autorisé la régularisation des dettes antérieures « relatives à l’hébergement sécuritaire, dues à l’Entreprise de gestion touristique de Sidi Fredj, du ministère de la Communication et de l’Établissement public de télévision ». A l’époque, la question de libérer les chambres sécuritaires était déjà posée