Le 21 ème Festival européen en Algérie se poursuit au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger (TNA). Vendredi soir, Lamia Aït Amara a chanté en grec et l’Ahellil a été mixé avec de la techno.
Debout sur scène, vêtu d’une robe mêlant valeur traditionnelle et couleur contemporaine, Lamia Aït Amara a captivé, par son chant, le public du 21ème Festival européen qui se déroule jusqu’au 2 juillet 2021 au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger (TNA).
Elle a offert un plat varié de musique andalouse algérienne fusionnée avec du chant traditionnel de Grèce à la faveur du projet « Agora ». Un projet lancé en 2017 et impliquant six musiciens et une chanteuse grecs, Elena Vasileiadi. « Malheureusement, ce soir, les musiciens grecques ne sont pas avec nous », a déclaré Lamia Aït Amara.
Cette année, les conditions sanitaires liées à la prévention contre la Covid 19 empêchent le voyage d’artistes européens vers l’Algérie.
Le 21ème Festival européen se tient avec des artistes algériens uniquement.
« La musique grecque est populaire en Méditerranée »
« La musique grecque est populaire en Méditerranée y compris en Algérie. Il y a trente ans, j’ai rencontré des amis algériens à Paris qui aimaient la musique grecque. Nous collaborons avec Lamia Aït Amara depuis quelque temps. A Oran, pendant la semaine gastronomique grecque, Elena Vasileiadi a interprété des chansons algériennes et Lamia Aït Amara des chansons grecques. Peut être, après la fin de la crise sanitaire liée à Covid 19, nous aurons l’occasion de faire ce spectacle en Grèce avec des danseurs grecs », a déclaré à 24 H Algérie, Mme Nike Ekaterini Koutrakou, ambassadeur de Grèce à Alger.
« Échange culturel »
Sur scène, Lamia Aït Amara a tenté quelques pas de danse sur la célèbre musique de Míkis Theodorákis, « Zorba le grec » (film sorti en 1964 de Michael Cacoyannis). « Ce n’était pas facile », a-t-elle confié après le spectacle.
Accompagnée d’une formation minimaliste, composée de musiciens venus de Tlemcen, d’Alger, de Béjaïa et de Constantine, Lamia Aït Amara a interprété des titres andalous algériens comme « Koum Tara » et une valse en mode sahli « Tadalaltou fi el bouldan » fusionnée avec un morceau grecque en mode nahawand. Elle a ensuite enchaîné avec « Alger, Alger » de Lili Boniche, « Ya rayah » de Dahmane El Harrachi, « Zine li Attak Allah » et « Achfigh » d’Idir.
» « Alger, Alger » est un grand classique qui, à mon avis, représente bien la ville. Il y a une grande ressemblance entre les modes musicaux algériens et grecs. Idem pour les poèmes. Cet échange culturel à travers la musique doit être soutenu. Mon but à travers la fusion entre l’andalous et la musique traditionnelle grecque est de faire connaître notre riche patrimoine musical algérien au monde », a confié Lamia Aït Amara, après le concert.
L’Ahellil, patrimoine culturel mondial
La soirée a débuté avec un spectacle purement saharien avec la troupe Ahellil Baba de Timimoun qui a interprété des chants en zénète dans le genre Taghrabt (assis) et deux autres dans la tradition de l’Ahellil du Gourara (debouts).
« L’Ahelil est classé par l’UNESCO dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. C’est un patrimoine mondial donc. Nous voulons le faire connaître davantage. L’Ahellil évoque le vécu des gens du Gourara, fait des louanges à Allah et salue les awlia salhine et les prophètes », a précisé Mohamed Baba, chef de la troupe.
Jeune musicien d’Alger, adepte de l’expression underground, Abdelkader Moussous (3bdekader ou AKM pour les noms de scène) a exécuté une live-performance en mêlant la techno avec des chants Ahellil, une expérience inédite. Nous y reviendrons.
Le 21 ème Festival européen se poursuit dimanche 27 juin avec un concert de la chanteuse andalouse Zakia Kara Terki et le groupe de musique chaouie Iwal. Les spectacles débutent à 19 h.
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