Les mélodies autrichiennes et les airs espagnols aux senteurs méditerranéennes étaient présentes lors de la troisième soirée du 21 ème Festival européen en Algérie.
« La musique est une langue universelle qui pénètre toutes les parties de notre vie », a déclaré, samedi 26 juin au soir, l’ambassadeur d’Autriche à Alger, Peter Elsner-Mackay comme pour annoncer la couleur de la troisième soirée du 21ème Festival européen en Algérie, au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA), à Alger.
Il a cité le philosophe de l’antiquité Platon qui disait que « la musique donnait une âme à l’univers, des ailes à l’esprit, la fuite à l’imagination et la vie à tout ». « Dans un monde de diversités où les valeurs se heurtent souvent, la musique traverse les barrières linguistiques et unifie les personnes d’origines culturelles différentes », a appuyé le diplomate autrichien.
Le Festival européen « Autour de belles mélodies »
Vera Aït Ali, premier violon, a mené un quatuor « autrichien », composé de musiciens algériens, Nazim Ali Yahia et Sid Ali Ghida, aux violons, et Feriel Sadi au piano pour interpréter de « belles mélodies d’Autriche » en mode acoustique. Au programme : Mozart, Schubert, Haydn, Fritz Kreisler. Et, cerise sur le gâteau, « Ya Racha el fettan », une pièce du patrimoine classique algérien, arrangée par Abdelwahab Salim, et interprétée avec doigté par le quatuor.
« Ya Racha El Fettan »est une belle musique sur le mode Zidan. Le public a écouté attentivement ce que nous avons présenté. Il n’y a pas de limite à la perfection, chaque artiste veut faire mieux. C’est mon souci aussi », a expliqué Vera Aït Tahar, après le concert. La musicienne algéro-autrichienne entend créer un ensemble de violonistes en Algérie. « Mon projet est de faire des concerts avec beaucoup de violons et un piano », a-t-elle précisé.
« La danse du feu »
L’Orchestre symphonique algérien, mené par Lotfi Saïdi, a assuré la deuxième partie de la soirée avec un programme algéro-espagnol. Les plus beaux airs de la musique classique ibérique ont été sélectionnés au grand bonheur du public.
Il s’agit de « La danse du feu », célèbre composition de Manuel De Falla, « Asturias », mélancolique thème de Isaac Albéniz, le compositeur espagnol le plus joué au monde, « Espana Cani » de Pasqual Marquina Naro, un fameux Paso Doble, qui assure l’ambiance des arènes lors des corridas. Idem pour « Suspiros de Espana » de Marteño Antonio Alvarez, présent dans les musiques de la célèbre série télévisée « Casa de papel ». Autre titre connu, « El Tambor de Granaderos » de Ruperto Chapi, un zarzuela qui sert également pour les marches militaires. Utilisée dans le cinéma, cette pièce a fait le tour du monde. Même l’Orchestre symphonique algérien l’a joué deux fois, à la demande du public. Un public connaisseur.
Hommage à Saouli, Salim et Bouifrou
« Pour la deuxième partie, nous avons choisi des pièces de compositeurs algériens qui ne sont plus de ce monde. Il s’agit de Rachid Saouli, Abdelwahab Salim et Hocine Bouifrou », a précisé Lotfi Saidi. Deux compositions de Sid Ahmed Belli, « Suite Malouf » et « Suite Kabyle », ont été également interprétées par l’Orchestre, suscitant parfois les applaudissements du public en accompagnement. Selon Lotfi Saïdi, le mode andalous Sika ressemble beaucoup à la musique espagnol. « C’est le même style. Nous y sommes habitués donc », a-t-il noté.
Fado revisité lundi soir
Pour ce lundi 28 juin 2021, le public aura rendez vous avec le compositeur et musicien Salim Dada qui présentera une version rénovée de son projet musical « Waslatou el achawaq » avec des poèmes arabes. En deuxième partie, Alg-rio et Hind revisitent le fado portugais à leur manière. A découvrir. Le 21 ème Festival européen en Algérie se déroule jusqu’au 2 juillet 2021 avec des concerts, chaque soir, à 19 h au TNA.