5 juillet: Tebboune évoque le traitement « sans concession » des questions relatives à la mémoire

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a adressé, ce dimanche 4 juillet, un message à la nation, à l’occasion de la célébration du 59e anniversaire de la Fête de l’Indépendance et de la Jeunesse.
Le chef de l’Etat a appelé à renforcer davantage la conscience de l’importance « de notre legs historique et de son lien avec le présent et l’avenir de la nation » et à œuvrer, « avec clairvoyance et sans concession, au traitement des questions relatives à la mémoire nationale » sur la base « des droits découlant de ce qu’elle a subie comme tragédies effroyables et crimes horribles infligés par le colonisateur (français) ».
La célébration de la fête d’indépendance, qui coïncide avec le 5 juillet, est, selon lui, un couronnement des luttes acharnées « de notre peuple et de son héroïque combat à travers l’Histoire et nous donne l’occasion de méditer les idéaux et principes nationaux sacrés ».


« Moralisation de la vie publique »

« Des idéaux et principes à la consécration desquels s’est vouée une génération de pionniers du mouvement national et à la perpétuation desquels ont, résolument, veillé nos chouhada et nos moudjahidine en menant une guerre féroce dans laquelle le colonisateur abject a mobilisé les plus redoutables armes de massacre, de brutalité et de destruction », a écrit le président Tebboune.
Et de poursuivre : « le respect des engagements que nous avons pris et sur la base desquels nous avons établi un programme et des priorités au service du peuple, continuera à guider résolument nos pas vers les objectifs escomptés, avec le soutien des fidèles patriotes aux principes novembristes, pour la lutte contre la corruption, la moralisation de la vie publique, l’encouragement de l’esprit d’initiative et de l’investissement, la création de la richesse et la consécration de la citoyenneté, du civisme et de la fierté de notre identité et de notre appartenance ».


« Courants suspects »

Tebboune dit avoir choisi « la voie de la loyauté aux Chouhada » et qualifie d’inébranlable le serment fait au peuple peuple algérien « en dépit de ceux qui se sont laissés entraîner vers la propagande et la désinformation, notamment ceux dépourvus d’objectivité et de probité, et qui ne lésinent pas à porter atteinte à l’Etat et à ses institutions ».
« Le peuple algérien, qui a conforté sa glorieuse marche par la référence du 1er Novembre, est en mesure de battre en brèche les intentions des courants suspects et leurs manœuvres visant à attenter à la sécurité et à la stabilité du pays. Il est également déterminé à affronter, résolument et énergiquement, tous ceux qui seraient tentés de s’attaquer à l’Algérie, forte par son peuple et son Armée », a-t-il appuyé.


« Rétablissement de la confiance »

Les élections législatives du 12 juin 2021 sont, pour le président Tebboune, un pas important dans « la démarche nationale de redressement global, qui repose sur une méthodologie progressive et un impératif d’efficience, qu’il s’agisse du rétablissement de la confiance et de la crédibilité des institutions de l’Etat ou des défis multiples sur les plans économique et social ».
Il a salué les efforts fournis par les acteurs de la scène politique, de la société civile, de l’ANP et des services de sécurité pour la tenue de cette consultation électorale « dans un climat de quiétude et de sérénité ».

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1 commentaire

  1. Un pan , un grand pan de l’histoire reste effacer des mémoires que seuls les historiens peuvent réhabiliter .
    Le 19 mars 1962, à midi, au moment où le général Ailleret, commandant en chef en Algérie, ordonne l’arrêt des combats, une émission pirate de l’OAS fait entendre la voix de Raoul Salan, qui, avec véhémence, condamne le cessez-le-feu et les accords d’Evian, puis donne l’ordre de  » harcèlement contre les forces ennemies « . Le 20 mars, un détachement de l’OAS tire au mortier sur la casbah d’Alger : 24 morts et 60 blessés, tous Algériens. Le même jour, fusillades à Oran : 10 morts et 16 blessés. Le 26 mars, l’armée, débordée, tire sur une foule d’Européens à Alger. On relève 46 morts et 200 blessés rue d’Isly. Pendant qu’Alger connaît ces heures sanglantes, Oran est frappée de stupeur : le général Jouhaud et son adjoint Camelin sont arrêtés.
    A la fin du mois d’avril, une voiture piégée explose dans un marché, très fréquenté par les Algériens en ce moment de ramadan. C’est une première du genre (le 2 mai, le même procédé _ une voiture piégée qui explose dans le port d’Alger _ fait 62 morts et 110 blessés, tous musulmans). En mai, à Oran, quotidiennement, de 10 à 50 Algériens sont abattus par l’OAS.
    Le 7 juin 1962 est un des points culminants de la politique de la terre brûlée. Les commandos Delta de l’OAS incendient la bibliothèque d’Alger et livrent aux flammes ses soixante mille volumes. A Oran, c’est la mairie, la bibliothèque municipale et quatre écoles qui sont détruites à l’explosif. Plus que jamais, la ville, où règne une anarchie totale, est coupée en deux : plus un Algérien ne circule dans la ville européenne. La décision de Paris d’ouvrir la frontière aux combattants de l’ALN stationnés au Maroc provoque une panique supplémentaire chez les Européens. Dans un fantastique désordre, l’Algérie se vide de ses cadres, de ses techniciens. Inquiet de la paralysie générale qui menace le pays, Abderrahmane Farès, par l’intermédiaire de Jacques Chevallier, ancien député et maire d’Alger, décide de négocier avec l’OAS. L’accord signé le 18 juin par Jean-Jacques Susini, au nom de l’OAS, avec le FLN, est rejeté à Oran. Les 25 et 26 juin, dans la ville recouverte par la fumée des incendies, les commandos de l’OAS attaquent et dévalisent six banques. En fait, il s’agit de préparer la fuite, après l’annonce du colonel Dufour, ancien chef du 1 REP et responsable de l’organisation pour l’Oranie, de déposer les armes.
    Le 1er juillet 1962, la population algérienne vote en masse l’indépendance de l’Algérie. Le  » oui  » obtient 91,23 % par rapport aux inscrits, et 99,72 % par rapport aux votants. Le 3 juillet, jour où l’indépendance est officiellement proclamée, sept katibas de l’ALN défilent à Oran, boulevard Herriot, devant une foule énorme. Les Algériens déploient leur drapeau d’une Algérie nouvelle, vert et blanc, frappé d’un croissant rouge, manifestent leur joie avec des cortèges scandés par les youyous des femmes, des chants, des danses. Le capitaine Bakhti, chef de la zone autonome d’Oran, s’adresse aux Européens dans une allocution en français :  » Vous pourrez vivre avec nous autant que vous voudrez et avec toutes les garanties accordées par le GPRA. L’ALN est présente à Oran. Il n’est pas question d’égorgements.  » Est-ce, avec la fin officielle de la guerre, l’arrêt, enfin, des flots de sang ? Le 5 juillet 1962, c’est le drame. La foule des quartiers musulmans envahit la ville européenne, vers 11 heures du matin. Des coups de feu éclatent. On ignore les causes de la fusillade.
    Le bilan du 5 juillet est lourd. Selon les chiffres donnés par le docteur Mostefa Naït, directeur du centre hospitalier d’Oran, 95 personnes, dont 20 Européens, ont été tuées (13 ont été abattues à coups de couteau). On compte, en outre, 161 blessés. Les Européens racontent des scènes de tortures, de pillages et surtout d’enlèvements. Le 8 mai 1963, le secrétaire d’Etat aux affaires algériennes déclare à l’Assemblée nationale qu’il y avait 3 080 personnes signalées comme enlevées ou disparues, dont 18 ont été retrouvées, 868 libérées et 257 tuées (pour l’ensemble de l’Algérie, mais surtout en Oranie). On ne parlera plus, pendant longtemps, de ces  » disparus « ..
    Des événements ensevelis par cette histoire , maintes fois , violée pour des intérêts personnels.

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