Farid Kessaissia ou Farid le Rockeur est décédé, ce lundi 12 juillet 2021, à l’âge de 58 ans, des suites d’un arrêt cardiaque.
Selon sa famille, Farid Rocker, hypertendu depuis plus d’une année, était sous pression ces derniers temps pour des considérations professionnelles. « Ces derniers jours, Farid voulait se retirer du milieu artistique. Il était en colère contre le travail bâclé », a témoigné son frère Sofiane à Echourouk news.
Selon la comédienne Farida Harhar, proche du défunt, Farid Rocker se plaignait de n’avoir pas été payé pour ses prestations artistiques par certains producteurs. Une situation qui tend à se généraliser en Algérie pour les artistes.
« Mon frère n’était pas contre les jeunes artistes, comme on a voulu l’accuser, mais était opposé à la médiocrité artistique. Il critiquait à haute voix, mais n’était pas méchant », a relevé Sofiane Kessaissia.
« Farid le Rockeur aimait tous les artistes »
« Farid le Rockeur aimait tous les artistes, ne détestait personne. Il voulait seulement que les choses allaient pour le mieux. Il a été très touché par le décès de son père », a repris le jeune comédien Lyes Necham, ami du défunt.
Durant les plateaux télévisés du Ramadhan, Farid le Rockeur ne cessait pas ces derniers années de mettre le doigt sur les mauvais castings, sur la distribution des youtubeurs et des influenceurs dans des feuilletons et des films sans formation aux techniques de l’actorat et aux arts dramatique.
Il avait notamment critiqué Mohamed Reghis, venu du monde mannequinat vers le drama, pour des rôles dans les feuilletons « El Khawa » et « Yema » (réalisés par le tunisien Madih Belaid et diffusés par la chaîne El Djazaïria One).
« Je suis dégoûté par ce qui se passe dans le secteur artistique en Algérie »
« On donne un rôle principal à un mannequin apparu il y a à peine un mois et on laisse Sid Ahmed Agoumi derrière. C’est de la folie. La confusion actuelle est liée à l’existence de producteurs n’ayant aucun rapport avec le monde artistique. Je suis dégoûté par ce qui se passe dans le secteur artistique en Algérie. Il y a des producteurs qui n’aiment que l’argent », a déclaré Farid le Rockeur, le Ramadhan 2020.
« Tu n’es même pas connu dans ton quartier. Tu es mannequin, reste dans ce métier. On ramène des youtubeuses pour des rôles principaux, c’est honteux », a-t-il dénoncé.
Après ces déclarations audacieuses, Farid le Rockeur a fait l’objet d’une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux, à laquelle il n’a pas répondu.
En 2019, il se plaignait d’être ignoré par les producteurs parce qu’il était exigeant. « Je ne travaille pas pour deux sous. Il y a ceux qui l’acceptent, moi pas. Je mets des conditions dans mon contrat. J’ai plus de trente ans de métier, je n’acceptent pas tout(…) Mon nom coûte cher. Et j’ai tenu à rester propre », a-t-il confié à Ennahar TV.
« Il faut éviter le bricolage »
« Je regrette d’être un artiste en Algérie. J’aurai dû partir à l’étranger, j’avais reçu des propositions extraordinaires. Je resté au pays à cause de mes parents », a-t-il dit.
Farid Kessaïssia a débuté en 1985 avec un film de Mohamed Badri « Pour l’amour de l’Algérie » dans lequel il avait interprété le rôle d’un soldat français. Il avait, au début des années 1990, collaboré avec l’équipe d’Aziz Smati, de Hakim Laarousi, de Mohamed Ali Allalou et de Khaled Louma dans des émissions diffusées par la chaîne 3 de la radio algérienne et l’ex-RTA dont « Contact », « Rock dialna », « Bouzenzel » et « Bled music »(il était présentateur avec Kamel Dynamite).
Il a été ensuite distribué durant les années 2000 par Djaffar Gacem dans les sit coms et feuilletons tels que « Nass Mellah City » et « Dejmai Family ». Il a joué un rôle à la demande de Lakhadar Boukhors dans « Hadj Lakhdar moul el imara ». Son dernier passage dans un sitcom était en 2018 en tant que guest star dans « Dar Laajeb » d’Amine Boumediene, diffusé par El Bilad TV.
Farid le Rockeur, qui a travaillé également avec Djemel Fezzaz, considéré comme l’un des pères fondateurs du drama algérien, et avec Slim Belkadi, considérait Athmane Ariouet et Biyouna, comme les meilleurs comédiens en Algérie.
Il refusait de se soumettre au casting et quittait souvent les plateaux en plein tournage lorsqu’il constate « l’inexistence » de textes ou de véritables réalisateurs.
Son conseil aux jeunes artistes ? « Ils ne faut pas qu’ils fassent n’importent quoi, doivent à chaque fois penser au public. Il faut éviter le bricolage », a-t-il répondu dans une émission.
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