Abdelhakim Meziani, un phare du journalisme culturel algérien s’en est allé

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Abdelhakim Meziani, un phare du journalisme culturel algérien s'en est allé
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Abdelhakim Meziani est décédé, ce jeudi 22 juillet, à Alger. 
« C’est avec une grande tristesse que je vous annonce le décès de mon Papa Chéri Abdelhakim Meziani après un long combat contre le cancer.
Tu auras gardé ta fierté et ton sens de l’humour jusqu’au bout Papa, tu as été courageux, tu avais la foi … Aimé de tous », écrit Isma sur son compte Facebook.  


Après une scolarité dans les années 1950/1960 à Alger, notamment au lycée l’Emir Abdelkader(ex-Bugeaud), et des études à l’Institut des sciences politiques d’Alger,  Abdelhakim Meziani s’engage très tôt dans le mouvement associatif.

Au début des années 1970, il est premier responsable de la Fédération algérienne des Ciné-Clubs. Il détaille dans une biographie les projets réalisés par cette Fédération : « Lancement de plus de 600 ciné-clubs à l’échelle nationale au niveau des communes, des lycées, des universités, des entreprises économiques, en milieux paysans et féminins et à l’intérieur des casernes et des instituts militaires. Organisation de séminaires régionaux, nationaux, maghrébins et méditerranéens de formation d’animateurs de ciné-clubs. Participation à des manifestations et festivals du cinéma à l’échelle internationale ».
Abdelhakim Meziani  contribue aussi au mouvement des cinés clubs au Maghreb. 


Abdelhakim Meziani, « Une carrière journalistique particulièrement exaltante »

Dans les années 1970, il travaille pour plusieurs rédactions dont Algérie Actualités, El Moudjahid, Révolution Africaine et Afrique Asie.
« Une carrière journalistique particulièrement exaltante et à risques. Mes postes parmi les plus importants, je les ai occupés au sein du magazine hebdomadaire en couleurs Jeunesse Action. Bien que mon terrain de prédilection soit tout ce qui a trait à la civilisation, à l’Histoire, à la culture, mon champ d’investigation était vaste tant il embrassait les domaines politique, idéologique, économique et sportif », écrit-il dans une biographie.


Abdelhakim Meziani se spécialise dans la critique cinéma, décroche au milieu des années 1990 le Prix du Syndicat français de la Critique cinématographique. En mars 1996,  il obtient le 1er Prix de la Critique cinématographique italienne au Festival du cinéma africain à Milan.  » Ce prix m’a été attribué pour l’ensemble de mon travail en qualité de critique cinématographique exercé au niveau de la presse écrite algérienne, de la Revue Écrans d’Afrique éditée par la Fédération panafricaine des cinéastes et de la Chaîne 3 de la Radio algérienne », note-t-il.  


« L’Agora du livre »

Durant les années 1980, il rejoint la Société nationale d’édition et de diffusion (SNED) où il s’occupe de l’élaboration du programme éditorial, de gestion des commissions de lecture, édition annuelle d’une de livres et de lancement de campagnes promotionnelles pour les ouvrages.
En 2019, il lance à Alger « L’Agora du livre », un café littéraire, en collaboration avec l’ENAG (Entreprise nationale des arts graphiques).


Jusqu’à 2017, il publie des articles, des chroniques, des interviews et des éditoriaux dans la presse dont Le Matin, El Watan, Le Jeune, L’Indépendant, L’Expression, Les Débats, Le Jour d’Algérie et Liberté.
Entre 2001 et 2005, il dirige les services communication du Fonds des Nations Unies pour les Populations (FNUAP) et de Fruital Coca-Cola Algérie, à Alger.
Il est ensuite recrcuté en tant que directeur de communication du groupe Algérie Télécom, entre 2006 et 2014. Il écrit notamment les discours des ministres de la Poste et des Télécommunications de l’époque et chapeaute la réalisation de films documentaires et d’émissions télévisées sur le groupe public. 


« Escales méditerranéennes

Il produit et anime jusqu’à l’arrêt de la chaîne privée Dzair TV, en 2019, l’émission culturelle « Escales Méditerranéennes ». Il contribue aussi à plusieurs émissions radiophoniques et télévisées (à Canal Algérie notamment) sur l’histoire de la musique algérienne.


Parallèlement, Abdehakim Meziani, parfait connaisseur de la musique classique algérienne, participe à la direction des associations de musiques El Fekhardjia et El Andaloussia (jusqu’à 2014).
El Fekhardjia est créée en avril 1981 par Abdelhakim Meziani, Smail Hini, Bachir Mazouni et Abdelouahab Nefil.
Sauvegarder le patrimoine musical classique algérien
Sauvegarder le patrimoine musical classique algérien et le transmettre aux nouvelles générations figuraient en bonne place dans son programme.


Il rédige pour les journaux et les revues de nombreux portraits de grands maîtres de la musique andalouse algérienne. Et, il organise un concert-hommage à Mahieddine Bachtarzi qui est resté dans les mémoires à Alger.


« Le travail accompli, désintéressé mais en totale osmose avec les convictions profondes nées dans les idées de l’enfantement de l’Etat-Nation Algérie et de son substrat civilisationnel, est celui d’hommes qui ont porté notre pays et sa culture au-delà de toute folle fierté d’appartenance. Hakim Meziani, mon ami et mon frère est de ceux-là. Il est celui pour qui j’ai (au présent, car tu demeureras en nous pour l’éternité) la plus grande estime pour l’immense œuvre que tu as accompli », écrit Noureddine Saoudi, interprète, musicien et ex-directeur de l’Opéra d’Alger, dans un poste sur Facebook.


Et de poursuivre :  « Tu n’en as jamais été réellement conscient de la portée de l’action capitale qui a été la tienne dans le renouveau de l’Art andalou, de son esthétique et son corollaire-écrin, la citadinité dont tu étais un fervent défenseur ». 


Une passion pour la Casbah d’Alger

Abdelhakim Meziani assure aussi la vice- présidence de l’Association Médina de la Casbah pour la sauvegarde des biens matériels et immatériels.
La Casbah d’Alger était l’autre grande passion du journaliste culturel.
Au sein de l’association, il s’intéresse à la recherche historique. « L’objectif visé consiste en la réappropriation de l’identité historique et culturelle d’une médina plusieurs fois millénaire et qui a tant donné à la mémoire collective nationale. La collecte d’informations dans ce cadre nous a permis d’organiser de nombreuse manifestations culturelles, conférences, expositions et des concerts de musique ancienne », se souvient-il.

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