L’Algérie et l’Egypte semblent mettre de côté leurs divergences sur la manière de régler la crise politique en Libye, pays voisin des deux Etats.
Au Caire, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a abordé la situation en Libye avec le président Abdelfattah Al-Sissi qui l’a reçu ce dimanche 1 août.
Le Caire est favorable à l’organisation à Alger d’une réunion ministérielle des pays du voisinage libyen pour coordonner les efforts diplomatiques et politiques en vue « de soutenir le processus de réconciliation en Libye » d’une manière concertée. Un processus qui doit aboutir à l’organisation d’élections générales (parlementaires et présidentielles) la fin décembre 2021, selon le plan validé par l’ONU et appuyé par Alger.
Le Caire, qui a apporté son soutien franc à Khalifa Haftar, autoproclamé chef de l’armée libyenne, semble abandonner l’idée « d’un règlement militaire » de la crise libyenne.
Alger et Le Caire ont, selon l’agence APS, exprimé leur satisfaction quant « aux étapes encourageantes franchies » par les parties libyennes et ont réitéré leur engagement à soutenir les autorités de Tripoli dans la mise en œuvre du processus politique devant aboutir « au succès des élections prévues le 24 décembre prochain ».
« Les pays du voisinage ont une entière responsabilité vis-à-vis de la Libye »
« La scène libyenne enregistre un progrès par rapport aux épreuves endurées par le peuple libyen qui a pris conscience que l’avenir de la Libye est entre les mains du peuple libyen et que les pays du voisinage ont une entière responsabilité vis-à-vis de la Libye », a déclaré Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien Sameh Shoukri.
Les élections de décembre permettent, selon lui, le rétablissement de la stabilité et de la sécurité en Libye.
« L’Egypte aspire à davantage de coopération avec l’Algérie, en vue de restaurer la stabilité en Libye, tout en œuvrant à travers les pays voisins, au soutien de l’Etat national libyen et de son action pour l’intérêt de son peuple(…) Nos deux pays partagent la même grande préoccupation concernant les pressions sur les Libyens, et nous œuvrons au rétablissement de la sécurité et de la stabilité en Libye au profit du peuple libyen », a soutenu, pour sa part, Sameh Shoukri.
Il a rappelé « liens historiques et fraternels » existant entre l’Egypte et l’Algérie avec la Libye.
Préparatifs du sommet arabe d’Alger
L’Egypte s’est engagée avec l’Algérie pour réunir « les conditions politiques » de succès du prochain sommet arabe devant se tenir en Algérie. Aucune date n’a été encore retenue à ce moment en raison de la pandémie de Covid-19.
Ramtane Lamamra a eu des discussions au Caire avec Ahmed Abou El Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, sur les préparatifs de ce sommet arabe.
« Des conversations fructueuses et un déjeuner de travail convivial dans une atmosphère intime, avec mon frère Ahmed Aboul Gheit et son équipe. Nous nous engageons à une coordination étroite et à une préparation distinguée des événements à venir afin de réaliser les perspectives prometteuses d’une action arabe commune à travers un rôle de pionnier algérien », écrit le chef de la diplomatie algérienne sur son compte twitter.
Ahmed Abou El Gheit s’est engagé, de son côté, à apporter son soutien à l’Algérie pour que « le sommet se déroule dans de meilleures conditions, compte tenu de son importance ». Importance liée entre autre aux derniers développements au Liban, en Syrie, en Irak, au Soudan et en Libye.