« Si le monde te déçoit sache, Qu’il y en a d’autres dans la vie. Sèche la mer et marche. Sur le sel de tous les oublis. Sèche la mer et marche. Ne t’arrête surtout pas ». Ce poème a inspiré Yasmina Khadra pour donner un titre à son nouveau roman, « Le sel de tous les oublis », dont la parution est prévue le 20 août 2020 aux éditions Julliard à Paris, puis aux éditions Casbah à Alger.
Ce roman de 256 pages raconte l’histoire d’Adem Naït- Gacem, instituteur, blessé par le départ de son épouse. Mélancolique, il abandonne alors ses élèves et part sur les routes de l’errance. « Des rencontres providentielles jalonnent sa route : nain en quête d’affection, musicien aveugle au chant prophétique, vieux briscards, galériens convalescents et simples d’esprit le renvoient constamment aux rédemptions en lesquelles il refuse de croire. Jusqu’au jour où il est rattrapé par ses vieux démons », est-il précisé dans la présentation du roman par l’éditeur français. Le roman est également présenté comme « une méditation sur la possession et la rupture, le déni et la méprise, et sur la place qu’occupent les femmes dans les mentalités obtuses ».
Depuis le milieu des années 1980, Yasmina Khadra, Mohamed
Moulessehoul de son vrai nom, a publié une trentaine de romans, le dernier en date « L’outrage fait à Sarah Ikker », s’approche du polar et raconte l’histoire de l’épouse d’un policier de Tanger, violée chez elle. Quatre de ses romans ont été adaptés au cinéma : « L’Attentat », « Ce que le jour doit à la nuit », « Morituri » et « Les Hirondelles de Kaboul ». Réalisé par Okacha Touita en 2007, « Morituri » n’a été projeté qu’une seule fois à Alger.
« L’écrivain, le meilleur guide sur terre »
« Ce que je recherche chez un écrivain, c’est le talent, le génie. Ouvrir un livre, c’est ouvrir une fenêtre sur le monde, aller la découverte d’autres cultures et d’autres civilisation. L’écrivain est le meilleur guide sur terre. A partir des autres, on apprend beaucoup de choses sur nous mêmes », raconte Yasmina Khadra, dans un entretien en live diffusé dernièrement sur Facebook par Club Wemed, le club scientifique et culturel de la faculté de médecine de Blida. Il a confié aimer la lecture des romans du franco-libanais Amin Malouf qu’il préfère « à tous les écrivains vivants ». Et, il a une préférence pour l’écriture du français Jospeh Kessel et du russe Mikhaïl Cholokov. « J’ai une chance inouïe de trouver un style à chaque histoire que je raconte. C’est la même touche, mais ce n’est jamais le même style. Je n’accepte pas de raconter une histoire différente d’une autre avec un même style. J’ai cette exigence d’aller au delà du possible. Ce n’est pas facile d’écrire. Tous les écrivains se donnent un mal terrible pour terminer un livre. Il faudrait les respecter juste pour cet effort. Il ne faut jamais juger un livre à partir d’un titre. J’aime prendre des risques. « Les Anges meurent de nos blessures », « Cousine K » et « L’olympe des infortunes » sont mes romans préférés. Pour moi, c’est ce que j’ai réussi le mieux. Pour écrire « Les Anges meurent de nos blessures », je me suis beaucoup documenté sur Oran », a-t-il regrettant que ce roman, paru en 2013, n’ait pas eu beaucoup de succès par rapport à d’autres romans.