Alger abrite à partir de ce lundi 30 août 2021, une réunion des pays du voisinage de la Libye. Organisée à l’initiative de l’Algérie, la réunion, la deuxième du genre en deux ans, se tient au Centre international des conférences Abdelatif Rahal du Club des Pins avec la participation des ministres des Affaires étrangères de la Libye, de la Tunisie, de l’Egypte, du Soudan, du Tchad, du Niger et de la République du Congo.
La République du Congo (Brazzaville) assure actuellement la présidence du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye.
Selon l’agence APS, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, le slovaque Jan Kubis participe à la réunion, aux côtés du secrétaire général de la Ligue arabe, l’égyptien Ahmed Aboul Gheit et du Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’Union africaine(UA), le nigérian Bankole Adeoye.
Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a reçu dimanche 29 août, à Alger, Jan Kubis, avec lequel il a évoqué les perspectives de paix en Libye.
« Dialogue pragmatique »
Jan Kubis a, dans une déclaration à la presse, qualifié d’étape importante la réunion des pays du voisinage libyen à Alger. Une réunion qui, selon lui, tombe à point nommé.
« Je souhaite qu’il ait un dialogue pragmatique et honnête sur comment aider la Libye et également sur comment la Libye pourrait s’aider elle-même et aider la région à avancer vers la stabilité, la prospérité et la coopération », a déclaré l’émissaire onusien.
L’ONU chapeaute le processus politique actuel devant mener à l’organisation d’élections présidentielles en décembre 2021 pour mettre fin à la crise politique et sécuritaire en Libye. Une crise qui dure depuis dix ans.
Alger soutient l’organisation de ces élections pour doter la Libye d’institutions fortes pour faire sortir des turbulences.
Jan Kubis a appelé la Libye à coopérer avec ses voisins pour l’aider à mettre fin à la crise.
« Combattre l’extrémisme violent »
Bankole Adeoye a salué, de son côté, l’initiative « panafricaine » prise par l’Algérie pour « le rétablissement de la paix en Libye » et à laquelle l’Union africaine est appelée à y contribuer.
« Il faut échanger les idées pour combattre l’extrémisme violent et le terrorisme. Il n’existe aucune zone en Afrique qui est épargnée par ce fléau. Nous saluons l’effort fourni actuellement par l’Algérie pour proposer des stratégies aux fins de renforcer la sécurité et la stabilité dans la région (Sahel) », a déclaré Bankole Adeoye .
Ramtane Lamamra a également eu des discussions avec Jean-Claude Gakosso, ministre des Affaires étrangères congolais. « Les élections présidentielles en Libye sont importantes. Nous devons consolider nos efforts pour arriver à ce rendez-vous en réunissant toutes les conditions comme celles de refuser toute ingérence étrangère. Nous devons travailler pour que toutes les parties influentes acceptent le droit d’autodétermination du peuple libyen. Il faut également que la Libye se dote d’une Constitution, d’une loi électorale et d’une autre sur le financement des élections », a déclaré Jean-Claude Gakosso.
Selon lui, la réconciliation inter libyenne est nécessaire pour la réussite du processus politique actuel.
Départ des forces militaires étrangères de Libye
A Alger, les pays du voisinage libyen doivent discuter de plusieurs points dont celui de la tenue des élections présidentielles en décembre considérées comme « une étape cruciale » pour mettre un arrêt au chaos qui règne dans ce pays pétrolier et gazier depuis la chute du régime d’El Kadhafi.
A l’ordre du jour figurent également, la question du départ des forces militaires et paramilitaires étrangères présentes en Libye, le respect de l’embargo sur les armes, la sécurisation des frontières sud de la Libye et les étapes politiques devant suivre le scrutin de décembre prochain.
Hocine Ait Ahmed -Allah irrahmou- , écrivait ceci:
En Algérie, c’est en 1956, en pleine guerre, qu’au Congrès de la Soummam les délégations militantes des différentes wilayas du pays ont pris conscience de l’impératif stratégique et urgent de renforcer à outrance les actions diplomatiques et de communication. Il s’agissait de mobiliser des actes de solidarité internationale avec l’Algérie combattante et de soutien des institutions onusiennes. Ces tâches s’imposaient face à des entreprises guerrières d’extermination et à des violations du droit international impunies.
Le peuple algérien, comme d’autres, n’avait pas oublié l’impact gigantesque exercé par la Conférence de Bandung sur l’accélération des phénomènes de décolonisation. Force est de constater que les résolutions adoptées par le congrès de la Soummam sur l’internationalisation du conflit algéro-français et sur le soutien solidaire des peuples du monde en tiers à la nation algérienne sont adoptées aux côtés de deux résolutions fondamentales : l’une qui consacre » la primauté du politique sur le militaire « , l’autre qui impose » le principe de la collégialité « , garant d’une cohérence démocratique et d’une cohésion politique.
Le GPRA a symbolisé le respect des droits humains et du droit humanitaire en dépit de l’état de guerre. C’est le premier et dernier gouvernement algérien pluraliste et démocratique.
Il ne cessait de rappeler à l’ordre l’Etat Major des Frontières pour condamner les violations des droits humains et dénonçait avec fermeté les liquidations sans justice et les emprisonnements arbitraires parmi les compatriotes commis sur les sols marocain et tunisien.
Nous avons appris la modestie, le sens du compromis, la modération des ambitions, et même appris à ne rêver que de l’essentiel. Mais nous avons également appris combien il est vital de tenir ses promesses. Nous avons appris que la colère et le désespoir naissent toujours des promesses non tenues « .
Hocine Ait Ahmed , le visionnaire des temps modernes.