Des centaines de milliers de personnes ont été probablement contaminés durant la 3e vague de Coronavirus qui a frappé l’Algérie depuis le début du mois de juillet. C’est la conclusion à laquelle est parvenu l’invité de la chaine III de la radio algérienne, Reda Djidjik, professeur d’immunologie, chef service du laboratoire d’immunologie au CHU de Béni Messous à Alger.
« Le variant delta est quatre fois plus contagieux que la souche initiale de Wuhan », affirme Reda Djidjik pour appuyer sa conviction que le pays a atteint probablement des centaines de milliers de contaminations durant cette vague. « Maintenant nous savons que 17 000 personnes ont été hospitalisés durant cette vague. De simples calculs épidémiologiques permettent d’établir que nous avons atteint 400 000 à 500 000 contaminés durant cette 3e vague de Covid »
Pour lui, cette vague terriblement meurtrière a provoqué « une saturation des hôpitaux, un manque d’oxygène et une gestion très très compliquée de la crise ». Le chef service du laboratoire d’immunologie au CHU de Béni Messous souligne, dans ce sillage, qu' »aucun système de santé dans le monde ne peut faire face à une vague d’une telle agressivité ».
Les vagues étant irrépressibles, le médecin souligne la nécessité des « reconfinements rapides » dès que l’on enregistre des indicateurs épidémiologiques annonciateurs d’une recrudescence du nombre de contaminés et d’une vague agressive. Les vaccins, ajoute-t-ils permettent de contrôler « la vague ».
Interrogé sur la possibilité d’élargir la vaccination aux enfants, le professeur DjiDjik a déclaré qu’il était « possible » de le faire en Algérie à l’instar de plusieurs pays dans le monde. « On y pense. Le conseil scientifique s’est réuni sur cette question. On en a discuté. Et probablement ça va venir », a-t-il affirmé, estimant qu’il faut vacciner les enfants, âgé entre 12 et 18 ans « même s’il est compliqué maintenant d’accepter ça sur le plan éthique ».
« Il faut vacciner les enfants pour protéger les adultes, il faut le faire », a insisté l’immunologue, qui assure qu’aujourd’hui « la transmission par les enfants est possible et que le variant Delta est très contagieux ».
Pour ce qui est d’une éventuelle 3e dose du vaccin, le professeur Djidjik estime que « la question se pose chez nous, puisque nous avons entamé la campagne de vaccination en janvier 2021 ».
« Il faut s’ouvrir pour une 3e dose pour les personnes qui ont plus de 8 mois de vaccin, peut-être toucher les personnes vulnérables qui ont des maladies chroniques et certaines catégories bien particulières et ne pas l’élargir à toute la population », a-t-il préconisé.
Quant à l’interchangeabilité des vaccins, le professeur Djidjik a affirmé que le ministère de la santé « est en train de réfléchir sur cette éventualité », soulignant que « nous n’avons pas le choix sur l’approvisionnement des types de vaccins ».
Par ailleurs, répondant à une question sur le fait de rendre la vaccination obligatoire, comme cela a été le cas dans certains pays à travers le monde, Pr. Djidjik a estimé que le recours à la vaccination devrait être un « geste volontaire ».