Marine Le Pen, candidate de l’extrême droite à la présidentielle de 2022 en France, propose de suspendre les visas pour les Algériens et d’arrêter les transferts d’argent vers l’Algérie.
Elle est revenue sur la décision de Paris de réduire de 50 % les visas pour les Algériens en raison du « refus » de l’Algérie de réadmettre les migrants expulsés de France. « Emmanuel Macron qui est décidément le président de tout et de son contraire, après avoir glorifié le régime algérien et pris le parti d’accabler la France par une injuste et inadmissible repentance a pris, sous la pression du calendrier électoral, la décision de réduire les visas accordés à l’Algérie », a-t-elle dit dans une vidéo postée sur sa chaîne Youtube.
Et d’ajouter : « cette mesure n’avait que trop tardé et elle est bien insuffisante quand on connaît l’ampleur de l’immigration algérienne et les problèmes graves de communautarisme qu’elle entraîne chez nous ».
Le Rassemblement national (RN, ex-Front national), parti de Marine Le Pen, est hostile aux l’Accord de Schengen sur la libre circulation des personnes et a un programme de réduction de l’immigration à 10.000 entrées légales par an.
« Les accords permettant les facilités de visas doivent abrogés » déclare Marine Le Pen
« D’abord, il n’y avait aucune raison pour que l’Algérie, dont la population est dans sa quasi intégralité née après l’indépendance, bénéfice encore de facilités de visas comme le prévoit l’accord bilatéral de 1968. Il y a d’autant moins de raisons d’admettre ces octrois que, de son côté, l’Algérie refuse d’accpeter le rapatriement de ses ressortissants illégaux, délinquants ou simplement reconduits aux frontières », a ajouté la fille de Jean-Marie Lepen, leader historique de la droite xénophobe en France.
Selon elle, le taux de réponse des autorités algériennes aux demandes de la France est de 0,2 % par rapport aux réadmissions.
« Les accords permettant les facilités de visas doivent être abrogés. Les visas avec l’Algérie ne doivent plus être accordés tant que l’Algérie ne rapatrie pas chez elle ses ressortissants indésirables chez nous. C’est à la France de définir qui entre chez elle et qui doit en sortir », a-t-elle proclamé.
Et de poursuivre en usant d’un ton menaçant : « si ces arguments ne devaient pas suffire, je propose que la France remette en cause les autorisations de transfert d’argent que les ressortissants envoient chaque année, 1,5 milliards d’euros tout de même, vers l’Algérie, et qui ne participent donc pas à l’économie française ».
« L’Algérie s’est habituée à la faiblesse des dirigeants français… »
La candidate du RN a abordé également la polémique suscitée par Emmanuel Macron à propos de l’Algérie et de son Histoire.
« L’Algérie, qui s’est habituée à la faiblesse des dirigeants français au premier rang desquels M.Macron, a rappelé son ambassadeur et refuse désormais le survol de nos avions engagés au Mali dans la lutte contre l’islamisme. Cette dernière décision, grave pour la sécurité de nos pays respectifs et de l’Afrique, n’est pas acceptable et la France doit s’exprimer à ce propos », a-t-elle dit.
« Face à un pouvoir algérien qui croit que la France est un débiteur éternel, un partenaire que l’on peut tancer à longueur de temps, notre pays doit tenir un langage très clair et très ferme », a-t-elle proposé.