La direction générale de la radio algérienne a réagi, ce vendredi 15 octobre, à la polémique suscitée par la mise à l’écart du directeur de Cirta FM à Constantine et évoque « une campagne de dénigrement ».
« La direction de l’Établissement public de radiodiffusion sonore nie catégoriquement toute relation entre la décision de démettre le directeur de la station Constantine de ses fonctions et la diffusion d’une chanson de la légende de la musique arabe, Fairouz, pour qui la radio nationale a tout le respect et l’appréciation, comme l’une des icônes de la chanson arabe et internationale », est-il souligné dans un communiqué signé par le directeur général de la radio, Mohamed Baghali, rendu public ce vendredi 15 octobre.
« La radio algérienne a l’honneur de figurer parmi les radios arabes qui ont le plus de programmation des chansons de la créatrice, Fayrouz, en reconnaissance de sa créativité et du respect de ses positions honorables en faveur des justes causes de la nation », est-il ajouté.
Une révocation après un rapport d’audit
Il est précisé que la relation de travail de Mourad Boukerzaza avec la radio « n’a en aucun cas été rompue ». « Mais, il a seulement été démis de ses fonctions de directeur de Radio Constantine, et aujourd’hui il est en congé, demandant d’en bénéficier comme tout travailleur de la radio , et il reste un journaliste respecté qui exerce ses fonctions avec tout le respect, et conserve tous les droits », est-il noté.
La direction générale de la radio précise que la cessation de fonctions de Mourad Boukerzaza en tant que directeur de Radio Constantine est intervenue après un rapport établi par l’appareil d’audit et de contrôle de gestion de l’institution, produit « après une visite d’inspection de cette station qui a eu lieu le 27 septembre 2021, au cours de laquelle de nombreux déséquilibres et des erreurs ont été enregistrées dans la conduite des affaires de la station ».
« Et c’est ce rapport qui débouchera objectivement sur d’autres procédures judiciaires que les services de l’institution se réservent le droit de ne pas divulguer. L’intéressé a été informé du motif de sa révocation par l’intermédiaire de son chef hiérarchique direct, le directeur de la Coordination Régionale des Radios », est-il indiqué.
Il est souligné qu’aucun employé de Cirta FM n’a été licencié ou soumis à une autre forme de sanction.
Volonté de « ternir l’image de la Radio »
La radio algérienne condamne dans le même communiqué les tentatives qualifiées de désespérées visant à ternir son image auprès de l’opinion publique mondiale, « notamment parmi nos frères chrétiens, en affirmant faussement que la radio algérienne a une position antichrétienne, ou qu’elle prend arbitrairement des mesures comme celle-ci dans le contexte de la programmation d’un chant ordinaire, qu’il soit de la grande artiste Fairouz ou d’autres ».
Elle rappelle que la célébration de toutes les occasions et fêtes religieuses chrétiennes est transmise régulièrement, et sous la tutelle des institutions étatiques algériennes, sur les ondes de la radio algérienne (chaîne III), « sans aucun complexe ni problème ».
La direction générale de la radio, qui évoque les valeurs d’amour et de tolérance existant en Algérie, accuse « certaines personnes malveillantes » d’investir en vain dans des questions sensibles « avec la volonté de nuire à la réputation du pays et de son peuple ».
« Dès lors, la radio algérienne, une fois de plus, dénonce avec force cette campagne effrénée qui vise sa réputation et sa stabilité, en répandant des calomnies et des mensonges, dont les promoteurs, quoi qu’ils fassent, ne peuvent lui donner le minimum de crédibilité. Car un mensonge reste un mensonge quelle que soit l’étendue de la zone de sa promotion et le nombre de personnes qui le répètent », est-il souligné.
Et d’ajouter : « La Radio connaît aussi avec certitude la source de cette campagne frénétique et suspecte, qui intervient à un moment où notre chère Algérie subit toutes sortes d’attaques visant à saper sa stabilité et l’harmonie de sa société(…) Et parce que les mensonges ont atteint un niveau insupportable, la Radio Algérienne se réserve le droit de poursuivre en justice les auteurs de la calomnie ».
Des médias et des pages Facebook ont rapporté ces trois derniers jours que quatre employés de Cirta FM ont été limogés après la diffusion d’une chanson de Fairouz glorifiant Jésus-Christ. Chanson considérée comme non diffusable à la radio algérienne.