Le documentaire « Cold case Hammarskjold » dévoile un terrible secret : la propagation intentionnelle du Sida en Afrique

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Le documentaire "Cold case Hammarskjold" dévoile un terrible secret : la propagation intentionnelle du Sida en Afrique
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Le journaliste et documentariste danois Mads Brügger pousse les lignes de l’enquête à la limite u possible dans « Cold case Hammarskjold« , projeté vendredi 5 novembre, à la cinémathèque d’Alger, à la faveur des 6ème Journées du film européen en Algérie.


Connu au Danemark pour ses documentaires en Afrique et en Corée du Nord, Mads Brügger, 49 ans, a fait équipe avec le détective privé suédois Goran Bjorkdahl pour enquêter pendant six ans sur la mort du secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, dans un crash d’avion le 18 septembre 1961 à Ndola en Rhodésie du Nord ( Zambie actuelle).


Goran Bjorkdahl  s’est intéressé à l’affaire après avoir trouvé une plaque en métal portant de curieux trous dans les archives de son père, un ancien fonctionnaire de l’ONU. La plaque est le seul morceau resté de l’avion qui a crashé à Ndola.  

« Erreur de pilotage »

Les enquêteurs tentent de prouver qu’il ne s’agissait pas d’un accident, thèse défendue mollement par l’ONU,  mais d’un meurtre commandité par des gouvernements en raison des positions politiques favorables à l’Afrique et aux pays nouvellement indépendants du suédois Dag Hammarskjöld, connu par son intégrité et sa compétence.


Officiellement, le crash avait été provoqué par « une erreur de pilotage ». En 2015, l’ONU a décidé de rouvrir le dossier de la mort de Dag Hammarskjöld en confiant l’enquête à trois juristes. Les conclusions sont restées vagues.
En 1961, Dag Hammarskjöld tentait d’obtenir un cessez-le-feu en Congo (Kinshasa) après la déclaration, une année auparavant, de l’indépendance de la province du Katanga par un certain Moïse Tshombé, soutenu par l’Union minière belge et des mercenaires européens.  


Moïse Tshombe était lié à la CIA, comme démontré dans le documentaire. Le Katanga a finalement été réintégré au Congo après des actions menées par les Nations Unies et l’intervention des casques bleus.
Les efforts menés par  Dag Hammarskjöld  pour détruire le projet Katanga ont provoqué la colère à Londres, Bruxelles et Washington.  


Le mystérieux Keith Maxwell

Les deux enquêteurs suivent la piste d’une organisation paramilitaire portant un nom trompeur : Institut sud africain des recherches maritimes (SAIMR), tenu par un mystérieux Keith Maxwell Annandale, « le vilain qui s’habit en blanc,  comme un amiral britannique du XVIIIe siècle »,  et qui aurait exécuté « le contrat » de l’assassinat Dag Hammarskjöld ainsi que d’autres crimes sur commande.


Keith Maxwell Annandale a été « formé » par l’énigmatique officier nommé Robert Wagman.  Mads Brügger n’a pas pu retrouvé la trace de M.Wagman, disparu.
« Dr » Keith Maxwell, qui n’est pas médecin,  est un blanc suprémaciste, adepte de « l’extermination » de noirs par l’utilisation du virus du SIDA.

Il a notamment mené d’étranges « expériences » médicales dans les townships sur les noirs en prétextant offrir des services sanitaires gratuits. « Ce qu’il faisait était du charlatanisme, utilisait de fausses injections et accompagnait ses séances par des tambours », témoigne un ancien habitant des townships dans le documentaire.


Lors des derniers jours de l’Apartheid, Keith Maxwell voulait armer les blancs pour provoquer « une guerre civile » en Afrique du Sud.

Programmation de coups d’Etat

« Robert Wagman a envoyé Maxwell au Congo où se trouvait un laboratoire caché dans la jungle dépendant de l’armée américaine où étaient menées des recherches biologiques », est-il précisé dans le documentaire.
La Commission Vérité et Réconciliation, crée après la chute du régime raciste de l’Apartheid en Afrique du Sud, a rendu public en 1998 plusieurs documents secrets en lien avec les actions clandestines du SAIMR et de l’équipe de Keith Maxwell.


Des documents qui évoquent la programmation de coups d’Etat dans des pays africains sous des noms d’opérations différents : Albatross, Anvil, Crusader…
Keith Maxwel a confié des documents au journaliste sud-africain De Wet Potgieter. Il lui a remis un manuscrit sur des mémoires sous le titre « The story of my life » (l’histoire de ma vie), écrit sous une forme fictionnelle. Les deux enquêteurs du documentaire y ont puisé des d’éléments.


Une bombe dans l’avion

Ils découvrent au fur et à mesure qu’un pilote mercenaire belge du nom de Jan Van Risseghem, surnommé « The lone ranger », avait abattu l’avion qui transportait le SG de l’ONU à partir de son Fouga Magister (avion de fabrication française) doté d’une mitrailleuse.
Des agents du nom de Congo Red et de Dwight  supervisaient l’opération d’assassinat du SG de l’ONU. L’avion devait exploser lors du décollage. Une bombe, fournie par l’Union minière belge, allait pulvériser l’appareil. Mais, l’engin n’a pas explosé. Le plan B a été activé.

D’où l’intervention de Jan Van Risseghem, selon le témoignage de Pierre Coppens, un ancien parachutiste, ami du mercenaire. La liquidation physique de Dag Hammarskjöld était appelée « L’Opération Celeste ».
La Commission Réconciliation et Vérité de Desmond Tutu est arrivée à la conclusion que l’avion du SG de l’ONU avait fait l’objet « d’un acte de sabotage ». Et les liens avec le MI6 et la CIA avaient été cités. A l’époque, la presse avait tenté d’éloigner les soupçons en évoquant « la manipulation » russe.

Une signature de la CIA

Une photo du cadavre de Dag Hammarskjöld, montrée pour la première fois à l’écran, dévoile la présence d’une carte de jeu, As de pique. « C’est une signature de la CIA », souligne un témoin dans le documentaire.
Mads Brügger et Goran Bjorkdahl ont été empêchés de continuer de creuser à côté de l’aéroport de Ndola où les débris du DC 6 de Hammarskjöld auraient été enterrés.


De fil en aiguille, les deux enquêteurs découvrent une autre horreur.
« Nous avons été impliqués au Mozambique pour propager le virus du SIDA à travers des vaccins. Le but était d’éradiquer la population noire plus rapidement sans moyens militaires. Le SIDA a été propagé dans d’autres pays africains. Nous étions en guerre. Les Noirs d’Afrique du Sud étaient les ennemis », a révélé à visage découvert Alexander Jones, un ancien du SAIMR. « Les cliniques » ouvertes par Keith Maxwell en Afrique du Sud avaient le même but.

Dagmar Feil, une membre du SAIMR, a été liquidée physiquement en novembre 1990 après avoir menacé de révéler le scandale à la police.
Le SAIMR, qui avait des camps d’entraînement en dehors de Johannesburg, serait « téléguidé » par le service secret britannique MI6, sous-traite pour le Mossad israélien et pour la CIA. Le SAIMR, qui fonctionne avec des « unités » autonomes, serait implanté actuellement en Somalie et au Nigéria, deux pays particulièrement déstabilisés.

A sa sortie, « Cold case Hammarskjolde » a été évidemment critiqué par la presse américaine et européenne, dont The New York Times, comme à chaque fois qu’un documentaire lève le voile sur les actions clandestines des services secrets occidentaux en Afrique ou dans la région arabe.

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