Une projection-débat a été organisée, jeudi 11 novembre, autour du film « La vie d’un jour » sur la vie des moudjahidates, au Palais de la Culture Moufdi Zakaria, à Alger.
Ce film, composé de photographies et de témoignages sonores, a été réalisé par Adel Foul et Benyoucef Chérif. Il a été produit en 2014 par le Musée national d’art moderne et contemporain d’Alger (MAMA) lors de la célébration du 50ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale.
Le film, produit sous la forme d’un diaporama sonore, retrace le parcours de combattantes de cette guerre à l’image de Hafsa Bisker, Houria Madaci, Baya El Kahla, Fatiha Douali, Fatma Ayache, Hassiba Abdelwahab, Simone Ghozali, Zakia El Mahdaoui, Rachida Benamra, Garmia Ferria, Chérifa Belahassen, Kheira Boussafi, Louisette Ighilahriz et d’autres.
Elles racontaient comment elles avaient rejoint le combat libérateur, les conditions de détention, la torture, le harcèlement, la vie au maquis et…l’oubli.
« Ce document est précieux. Les archives et les documents sur la contribution des femmes algériennes à la guerre de libération nationale sont rares. Comment ces femmes ont-elles pu disparaître de la mémoire collective? », s’est interrogée l’historienne Malika El Korso.
« Dans les cartons » du MAMA
Malika El Korso a regretté que l’exposition « Mémoire d’une révolution…vie d’une Héroïne », qui est visible à l’espace Baya au Palais de la Culture jusqu’au 13 novembre 2021, ait restée « dans les cartons et les archives » au MAMA pendant sept ans. L’exposition portant sur les portraits et les photos de moudjahidates, réalisés par Benyoucef Chérif, a été organisée une seule fois entre mai et juillet 2014 au MAMA.
Benyoucef Chérif a rencontré une trentaine de moudjahidates pour les photographier pendant trente jours. Il a été aidé par une photographe.
« Nous, filles de l’indépendance, sommes conscientes de notre dette à votre égard. Beaucoup dans les manuels scolaires et universitaires ont essayé de minimiser votre combat et de réduire votre apport à la Révolution à des fonctions subalternes comme cuisinières, blanchisseuses, couturières, agents de liaison alors que l’impact politique de votre action était vitale pour la Révolution », a souligné Malika El Korso.
« Vous avez été torturées…
« Elle a souligné que les moudjahidates avaient, à leur époque, transgressé toutes les lois et les tabous pour rejoindre le combat pour la libération de l’Algérie. « Vous avez été torturées comme une combattante mais en tant que femmes. Vous avez connu les géols, les sinistres camps de regroupement, les dures conditions des maquis, l’humiliation, la faim, la maladie…Personne ne peut en parler à votre place », a appuyé Malika El Korso.
Adel Foul, qui s’est occupé de la réalisation vidéo de « La vie d’un jour », a précisé que le film raconte le parcours de femmes « ayant tout abandonné pour leur pays ».
« Au début, nous devions travailler sur une cinquantaine de femmes, acte symbolique par rapport au cinquantenaire de la Révolution de 1954. Mais, finalement, nous avons travaillé sur un nombre plus réduit. Le projet sera développé dans le futur avec des témoignages vivants de femme ayant contribué à la guerre de libération nationale »,a-t-il précise.
Adel Foul envisage de réaliser un documentaire sur Yamina Cherrad Bennaceur, l’une des premières infirmières de l’ALN, Armée de libération nationale, aux côtés de Malika Gaid, Malika Kharchi et Meriem Bouatoura.