Alp Topcuoglu, directeur général de Tosyali : « En Algérie, il faut recréer une chaîne nationale d’approvisionnement « 

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Alp Topcuoglu, directeur général de Tosyali : "En Algérie, il faut recréer une chaîne nationale d'approvisionnement "
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La société turque Tosyali Algérie est considérée comme le leader du domaine sidérurgique en Algérie. Son directeur général, Alp Topcuoglu, fait un plaidoyer pour l’exportation.


« L’exportation, c’est une culture. Quand une entreprise exporte, c’est le pays, les sous traitants, les partenaires logistiques qui le font. Pour exporter, il faut maîtriser les coûts et produire de grandes quantités avec des coûts compétitifs », a déclaré Alp Topcuoglu lors de la rencontre « la relance, c’est maintenant », organisée cette semaine par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), à Alger.


Il a souligné l’importance de la sous traitance et d’une réglementation incitative.


« En Algérie, il faut recréer une chaîne nationale d’approvisionnement disponible au meilleur prix. Nos usines produisent des centaines de milliers de charpentes métalliques, tubes, panneaux-sandwichs…mais les constructeurs importent ces produits de Chine, de Russie, de Turquie et d’Italie. Pourquoi n’achètent-ils pas localement ? La réponse est que le producteur local n’est pas compétitif parce qu’il n’y a pas une disponibilité de matière première et de sous traitance », a-t-il expliqué.


« Manque des moyens logistiques »


Il a précisé que les producteurs étrangers, turcs ou italiens, achètent la matière première de l’usine d’à côté dans le même pays. « Et quand ils ont besoin de maintenance, ils appellent une société qui est sur place dans les cinq minutes qui suivent », a-t-il noté.  


Alp Topcuoglu a souligné que l’Algérie a une position géographique stratégique. « Le pays peut bien profiter des coûts de la logistique en produisant en Algérie. Nous le faisons. L’Algérie est à proximité du marché européen et de celui de l’Afrique de l’ouest. C’est important, mais il faut disposer d’infrastructures logistiques. Aujourd’hui, cet avantage est un désavantage pour les sociétés algériennes en raison du manque des moyens logistiques », a-t-il détaillé.


Il a évoqué les coûts élevés de l’affrètement des navires, des surestaries et du chargement-déchargement des marchandises dans les ports.  


« L’Etat algérien fait tout pour promouvoir les exportations. Il faut donc bien transmettre le bon message sur nos besoins. il y a un projet de construction de nouveaux ports. C’est une bonne stratégie », a noté le CEO de Tosyali Algérie.


Et d’ajouter : « La réglementation et la législation doivent permettre aux sociétés d’exporter. Il faut protéger le producteur national et l’opérateur qui investit. Il faut également déployer la diplomatie commerciale » ».


« Nous avons de nouveaux projets »


Il a qualifié d’importants les accords de libre échange en citant l’exemple sur la ZLECAF (Zone de libre échange continentale africaine).


« Il existe beaucoup d’usines de textile en Egypte parce que ce pays a signé un accord de libre échange avec les Etats Unis. Cela incite les investisseurs à exporter à partir de ce pays. L’Algérie peut aussi attirer des investisseurs dans les mêmes formes », a proposé le Alp Topcuoglu.


Il a rappelé qu’à son ouverture, en 2013, l’usine Tosyali employait 1000 salariés dont 400 expatriés. « Notre effectif est aujourd’hui de 4000 employés dont 3500 Algériens. Nous faisons confiance en Algérie et nous investissons dans ce pays.

Nous avons de nouveaux projets. Nous invitons tout le monde à investir en Algérie et nous pouvons réussir ensemble. Nous comptons sur l’Algérie et sur la jeunesse algérienne », a-t-il plaidé.


Tosyali Algérie est considérée comme le plus grand investisseur extérieur en Algérie et le premier exportateur en dehors des hydrocarbures.


Implanté dans la zone industrielle de Bethioua, à 30 km d’Oran, le complexe sidérurgique de Tosyali produit du rond à béton et du fil machine. Ce projet a évolué en deux étapes en 2013 et en 2018.


« La 3ème étape du projet a pour but d’augmenter la capacité de production de rond à béton. Pour ce faire, une aciérie d’une capacité de 2,2 millions de tonnes de fer liquide pour la production de billettes, qui serviront à la fabrication de rond à béton, à vu le jour.  Pour parfaire l’intégration du minerai de fer au produit fini, Tosyali Algérie se dote d’une unité de production de pellets. C’est elle qui transforme le minerai de fer en boulettes appelés pellet avec une capacité de production de 4 millions de tonnes par an », précise Tosyali sur son site internet. Un projet  d’unité de fabrication de tubes spirale destinés au transport de gaz, d’hydrocarbures et d’eau est lancé par la société turque. 

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