L’Algérie envisage de demander la réintégration de la Syrie à la Ligue arabe lors du sommet arabe prévu à Alger en mars 2022.
« Nous souhaitons le retour de la Syrie à sa place naturelle parmi les membres fondateurs de la Ligue arabe. Et je rappelle que l’Algérie à l’époque s’est réservée sur la suspension de la Syrie et s’est opposée à la proposition de céder le siège à une entité (opposition) autre que l’Etat syrien », a déclaré Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, lors d’une interview accordée à la chaîne internationale algérienne AL24 News.
Il a souhaité que le sommet arabe d’Alger de mars 2022 soit l’occasion d’un retour de la Syrie à la Ligue arabe grâce à l’action arabe commune et « à la maturité des dirigeants arabes ».
« Il s’agit d’ouvrir de nouvelles perspectives pour régler les problèmes internes syriens avec ce grand développement (le retour de la Syrie à la Ligue arabe). Ce retour permettra à la partie arabe d’avoir de nouvelles cartes en main pour trouver une solution à la crise syrienne qui est devenue une crise mondiale complexe », a-t-il souligné.
Les solutions traditionnelles de l’ONU ne suffisent plus, selon lui, pour régler la crise syrienne.
« Mettre l’action arabe commune sur la bonne voie »
« Si le retour de la Syrie est concrétisé, nous aurions servi le peuple syrien et la cohésion du cadre institutionnel de la Ligue arabe. L’Algérie est prête pour être l’endroit idéal afin de réaliser cet acquis. Nous ne désespérons pas de la capacité des dirigeants arabes d’aller dans ce sens. Nous allons engager des consultations pour que l’esprit positif l’emporte et nous respecterons le consensus qui sera dégagé après cela », a-t-il dit.
La Syrie, pour rappel, a été suspendue en 2011 de la Ligue arabe après le début de la crise en Syrie. A l’époque, l’Algérie et l’Irak s’étaient opposés publiquement à cette mesure. Aujourd’hui, l’Egypte et la Tunisie ont joint leurs voix à l’Algérie et à l’Irak pour que la Syrie reprenne sa place au sein de la Ligue arabe dont le siège est au Caire.
Pour Ramtane Lamamra, le sommet arabe d’Alger de l’année prochaine sera une opportunité pour réduire des différends inter arabes et « mettre l’action arabe commune sur la bonne voie ».
« Ce sommet constituera une opportunité précieuse pour l’unification des rangs, le renforcement de la solidarité…Dans la mémoire collective arabe, Alger est reliée à presque des miracles réalisés lors des sommets arabes en Algérie concernant le resserrement des rangs et la préparation du terrain pour que des responsabilités lourdes soient prises par des Etats arabes », a-t-il dit.
Et de poursuivre : « Nous pensons que beaucoup de peuples arabes attendent la réussite du sommet arabe d’Alger dans des conditions complètement différentes du passé. Aujourd’hui, il y a des contradictions, des initiatives construites sur des intérêts nationaux étroits et une régression par rapport à l’attachement à la cause centrale, la cause palestinienne qui est le ciment de la solidarité arabe et la locomotive de l’action arabe commune. Peut-être que ce sentiment est moins intense aujourd’hui ».
Les dirigeants arabes doivent, selon lui, construire sur ce qui existe et œuvrer à améliorer la situation
« Il est du devoir de l’Algérie d’abriter le sommet arabe parce que les peuples arabes regardent avec optimisme l’effort de l’Algérie de rassembler les arabes et de renforcer l’action arabe commune », a-t-il noté.