L’Europe entame sa 5e vague, l’Algérie s’apprête à la 4e mais la vaccination anti coronavirus n’atteint toujours pas la visite de croisière. Et pour cause! Les Algériens semblent garder les mêmes appréhensions et les mêmes hésitations sur les vaccins contre le coronavirus.
La multiplication des appels des responsables du secteur de la santé ne semble pas trouver grand écho au sien de la société. Malgré la disponibilité de 13 millions de doses, les Algériens se montrent encore réticents vis-à-vis de la vaccination. Si le ministre de la Santé, le Pr Abderrahmane Benbouzid, n’est pas favorable à instaurer l’obligation vaccinale, d’autres professionnels du secteur, appellent franchement à changer de stratégie pour mener à bien la campagne de vaccination contre la Covid-19 en Algérie.
Dans un reportage diffusé par la chaine 3 de la radio nationale, le Pr Djamel Eddine Nibouche, chef de service cardiologie au CHU Nafissa Hamoud, (ex Parnet) à Alger est très remonté contre ceux qui refusent la vaccination anti Covid-19. « Il n ya pas lieu d’attendre, il faut imposer », s’insurge-t-il
« Il faut être agressif quant à la vaccination », exhorte le spécialiste qui relève que la vaccination est déjà obligatoire pour les nourrissons. « Maintenant que nous sommes face à une pandémie mortelle, nous hésitons et continuons à dire que le choix revient au citoyen », s’interroge-t-il.
Des vaccins.. cherchent preneurs
Pour le professeur Nibouche, il est impératif « d’avoir la responsabilité d’imposer les vaccins. Il rappelle qu’il fallait commencer par les corps paramédicale et médicale en suite les étudiants et les différentes catégories professionnelles pour réduire la mortalité liée au Covid-19.
Le cardiologue rappelle, dans ce sillage, que les objectifs du secteur sanitaire pour vaincre la pandémie du coronavirus ne sont pas encore réalisés et que le taux de vaccination reste des plus faibles.
Le premier responsable du secteur, qui lui aussi, a déploré il y a quelques jours le peu d’adhésion populaire à la campagne de vaccination, reste, cependant sur la ligne gouvernementale: la vaccination ne sera pas obligatoire pour le moment. «Nous ne voulons pas forcer les gens à se faire vacciner », affirme le ministre de la Santé, qui en appelle à la conscience collective. Abderrahmane Benbouzid préfère que la population algérienne prenne conscience et fasse volontairement le vaccin.
Toutefois, suggère-t-il, «dans le cas où les choses seraient dans une situation fâcheuse, pourquoi ne pas imposer le pass vaccinal pour certaines choses».
Ceux qui auront la chance d’assister cet après-midi au match qui opposera la sélection nationale de football au stade Mustapaha-Tchaker de Blida, savent, d’ores et déjà, que l’accès au stade se fera sur présentation du pass sanitaire.
Au 10 octobre 2021, plus 10,7 millions de doses de vaccins ont été administrées : 6 254 204 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19, soit 31,3 % de l’objectif arrêté dans la stratégie du gouvernement algérien qui est de 20 millions d’individus (correspondant à 70 % des personnes âgées de plus de 18 ans), parmi lesquels 4 539 059 personnes sont désormais entièrement vaccinées, soit 22,7 % de cette population cible et 10,2 % de la population totale algérienne.