Chakib Boublenza, directeur général de la SARL Boublenza, se plaint des freins qui bloquent l’exportation en Algérie.
La SARL Boublenza, qui est installée à Zenata, à Tlemcen, est une entreprise familiale qui produit des ingrédients naturels d’origine végétale. Elle se spécialise dans la transformation de la caroube et de ses dérivés (poudre, chocolat, farine, etc).
La poudre de caroube, qui est considérée comme un substitut au sucre ou au cacao, est utilisée dans la pâtisserie, la fabrication du chocolat, les boissons et les sauces.
Chakib Boublenza, directeur général de la SARL Boublenza, a précisé, lors la rencontre « La relance, c’est maintenant », organisée dernièrement à Alger par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), que cette entreprise exporte depuis quarante ans.
« Nous avons l’exportation dans le sang. Notre entreprise exporte vers les cinq continents, vers 35 pays. Au départ, nous exportions un produit à l’état brut. Après la création d’un centre R&D (Recherche et Développement), nous sommes allés vers la valorisation de produits agricoles », a-t-il indiqué.
« On s’attaque à un marché mondial où la concurrence est forte »
Selon lui, la SARL Boublenza a pour objectif la création de la valeur ajoutée et de l’emploi en Algérie et l’orientation de la totalité de sa production vers l’exportation. « Nos ingénieurs innovent en fabriquant des machines adaptées à nos besoins. L’innovation peut être à tous les niveaux. On s’attaque à un marché mondial où la concurrence est forte.
Les coûts de l’énergie et de la main d’œuvre sont avantageux en Algérie, mais nous perdons cet avantage dans la logistique et les frais financiers », a regretté Chakib Boublenza.
« Nous avons besoin de facilitations »
Il a fait un plaidoyer pour la révision de la réglementation de change car « elle plombe les entreprises exportatrices » : « Nous sommes arrivés à un stade où les entreprises algériennes doivent s’installer à l’étranger pour pouvoir exporter. Nous sommes impantés à Tlemcen. Nous ne pouvons aller vers des marchés en Asie, en Russie ou en Amérique du Sud à partir de nos bureaux en Algérie. Nous avons besoin de facilitations pour la création de bureaux de liaison, de filiales et de showrooms à l’étranger ».
Le taux de change, un frein
Il a estimé que la différence entre le taux de change réel et le taux change parallèle freine les exportations algériennes.
« Nous devons trouver des mécanismes pour pousser les opérateurs exportateurs à déclarer 100 % leur chiffre d’affaires. Nous avons proposé d’instaurer une prime dans le cadre du FSPE (Fonds spécial pour la promotion des exportations) pour pallier le taux de change réel et le taux de change parallèle », a-t-il souligné.
La société Boublenza est classée en deuxième position des producteurs mondiaux du carouble, après une entreprise allemande. « Nous sommes dans une concurrence déloyale. L’entreprise allemande a toutes les facilités alors que nous rencontrons beaucoup de difficultés pour se positionner sur le marché européen », a constaté le patron algérien.
« L’Algérie est le seul pays où il suffit de se baisser pour ramasser de la devise.Nous avons des capacités, de la ressource humaine, des universités qui produisent de la matière grise performante », a conclu Chakib Boublenza.