La participation aux élections locales de ce samedi 27 novembre pourrait-être plus importante que les législatives, selon le président Abdelmadjid Tebboune.
Le chef de l’Etat a estimé, lors d’une rencontre avec la presse nationale diffusée vendredi 26 novembre au soir, qu’habituellement la participation aux élections législatives est moins importante par rapport aux élections locales. « C’est même une tendance mondiale. Mais, pour les locales, le citoyen va voter sur celui qui va gérer son quotidien. S’ils veulent le changement, ils peuvent le faire par leurs propres mains. C’est une occasion pour le changement. Il y a eu un choix honnête de candidats sans recours à l’argent sale, à l’argent tout court. Il y a une présence de jeunes avec de nouvelles idées pour redynamiser les communes, pour réformer et pour appliquer sur le terrain les décisions prises au niveau national », a-t-il déclaré.
Pour rappel, le taux de participation des élections locales de 2017 était de 44,9 %, contre 42,9 % en 2012. Le taux de participation aux élections législatives de juin 2021 était 23,03%, l’un des plus faibles de toute l’histoire des consultations électorales en Algérie.
Contrôle à postériori des assemblées élues«
Je ne peux pas interférer dans l’action des partis qui sont essentiels pour la démocratie. Je trouve positif que les partis n’aient pas choisi des candidats dans toutes les circonscriptions électorales. Cela veut dire qu’on a atteint un niveau de conscience qui fait qu’on ne présente pas n’importe qui aux élections », a estimé le chef de l’Etat.
Il a précisé que la nouvelle loi électorale autorise le contrôle à postériori sur la gestion des assemblées locales élues surtout à propos de l’utilisation de l’argent durant la campagne électorale. « Tous les élus seront contrôlés au niveau national, une ou deux années après. On va tout vérifier », a-t-il dit.
Il répondait à une question d’un journaliste sur l’article 184 de l’ordonnance 21-01 du 10 mars 2021 portant loi organique relative au régime électoral. Dans cette disposition, le candidat à l’Assemblée populaire communale (APC) ou de wilaya (APW) doit, entre autres, « justifier de la situation vis-à-vis de l’administration fiscale » et ne doit pas être connu « de manière notoire pour avoir eu des liens avec l’argent douteux et les milieux de l’affairisme et pour son influence directe ou indirecte sur le libre choix des électeurs ainsi que sur le bon déroulement des opérations électorales ».
« Nous luttons contre l’argent qui est utilisé pour faire pression sur les électeurs »
Des centaines de dossiers de candidatures aux élections locales ont été rejetés en raison de cette disposition.
« L’Etat aide les candidats n’ayant pas beaucoup de moyens pour financer leurs campagnes. Nous avons soutenu des jeunes candidats aux dernières élections législatives. Idem pour les locales. Nous luttons contre l’argent qui est utilisé pour faire pression sur les électeurs le jour du vote », a soutenu le chef de l’Etat.
L’Algérie nouvelle signifie, selon lui, renouvellement de toutes les structures, appareils et institutions « avec de nouveaux paramètres » en s’appuyant sur les jeunes et la société civile.
Les bureaux de vote ont ouvert ce samedi 27 novembre à 08h00 à travers tout le territoire national pour l’élection des membres des APC et des APW.
Selon l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), le nombre de candidats pour les APC est de 115.230 et pour les APW de 18.993.
Les opérations de vote se déroulent dans près de 62.000 bureaux répartis à travers les 1541 communes que compte le pays. Elles seront encadrées par 1.228.580 agents en présence de 182.981 observateurs délégués par les partis politiques.
La taille du corps électoral, selon l’ANIE, est de 23,7 millions électeurs.