Le Théâtre National Algérien Mahieddine-Bachtarzi fête le samedi 8 janvier son 59e anniversaire. Créée en 1963, cette institution célébrera cette date avec un spectacle inédit. La générale du spectacle Posticha, la dernière œuvre de Ahmed Rezzak, sera présentée samedi au grand public. Une comédie noire née d’une action collective des artistes de tout bord.
Posticha signifie petit problème. Dans ce spectacle, les faits se déroulent sur la place d’un quartier. Un individu est responsable de la détérioration d’un éclairage public. Ce petit problème qui aurait pu être résolu, envenime les relations et attise la haine entre les habitants. Le conflit qui oppose un groupe de personnes va, alors, se transformer en un litige virulent qui touche tout le pays à cause des lampes cassées.
« En tant que metteur en scène je tente de démontrer comment une petite embrouille qui n’est pas résolue peut prendre de grandes dimensions et devient incontrôlable au point d’altérer les relations sociales », explique Ahmed Rezzak lors d’une conférence de presse animée au théâtre national d’Alger.
Le spectacle Posticha est un travail collectif, indépendant et bénévole, qui a réuni des artistes de différentes disciplines. Selon Ahmed Rezzak, chacun a donné du sien, pour l’amour de la scène, l’art et la culture.
« Posticha est avant tout une aventure humaine. L’artiste a connu ces deux dernières années des moments très difficiles. La pandémie a lourdement impacté le secteur de la culture. Les projets étaient à l’arrêt, manque de budget et bien d’autres contraintes qui ont limité les revenus des artistes. Ce spectacle est un message fort de la part des artistes, qui malgré cette situation, ont quand même participé à un projet bénévole. Nous sommes là, nous bravons l’adversité et nous continuerons notre noble mission, voilà notre objectif », précise Ahmed Rezzak.
Le projet Posticha bénéficie de l’apport de « collaborateurs » comme le Théâtre National Algérien Mahieddine-Bachtarzi et le Théâtre régional de Mostaganem. l’Office nationale de la Culture et de l’information (Onci), a mis à la disposition de ce projet le « village des artistes » à Zeralda pour les répétitions et la prise en charge de tous les participants.
Les entrées du spectacle Posticha qui sera présenté au Théâtre National Algérien le 8, 9, et 10 seront reversées à l’association d’aide aux malades cancéreux El Amel CPMC.
Posticha de Ahmed Rezzak…un spectacle expérimental
Après l’écriture du canevas, Ahmed Rezzak, publie un appel sur sa page Facebook. Il sollicite des artistes, techniciens, musiciens scénographes, danseurs, à se joindre à lui pour le projet du spectacle Posticha.
« Dans ma publication sur ma page Facebook, je précise qu’il s’agit d’un projet expérimental et bénévole. L’interaction avec ma publication était systématique. Nous avons reçu plus de 200 candidatures de 48 wilayas. Des professionnels du théâtre, des artistes du petit écran, des jeunes diplômés des écoles artistiques, ont répondu à ma requête . L’engouement est tel que nous avons très vite commencé à travailler. Nous avons retenu près de 120 artistes, dont une trentaine de danseurs, une dizaine de musiciens, trois, à cinq metteurs en scène, autant de scénographes et plus de 70 comédiens », souligne Ahmed Rezzak.
Pour Lui, ce méga projet est une initiative expérimentale. Il précise que les artistes ont construit des tableaux ensemble pour arriver à un résultat final.
« Lorsque nous avons commencé à travailler, le spectacle était écrit. Seulement les dialogue ont été modifiés en fonction de l’interprète, c’est pourquoi je dis qu’il s’agit d’un projet à la fois expérimental et participatif où chacun apporte sa vision et sensibilité », explique-t-il.
Pendant les répétitions, les artistes ont fait preuve de rigueur, de professionnalisme et de générosité.
« Les équipes qui ont participé à la mise en œuvre du spectacle ne se connaissaient pas forcément. Certains ont une carrière de plusieurs années dans le 4e art et d’autres font leurs premiers pas. Pourtant la collaboration a été réussie. Chacun a donné le meilleurs de lui-même. Ils travaillaient sans relâche. Nous avons construit ensemble un projet artistique et nous avons vécu une expérience humaine très enrichissante », conclut Ahmed Rezzak.