L’alliance des designers algériens a publié un manifeste dont l’ambition est de rassembler tous les professionnels de toutes les disciplines du design en Algérie, issus d’écoles supérieures et ayant à leur sactifs une expérience et une production avérée dans leurs pratiques, afin d’organiser la profession et d’obtenir une reconnaissance effective, claire et sans ambiguïté, exister sur le plan juridique, social, politique et économique.
Retrouvez l’intégralité du manifeste ci-dessous.
Sur le plan réglementaire, il n’existe aucune loi ni statut régissant notre pratique en Algérie, ni dans la nomenclature des métiers et emplois (NAME), ceci doit donc engager l’élaboration d’un référentiel « métier » et d’un référentiel de compétences, assorti de déclinaisons par spécialités.
L’alliance des designers algérien, précise dans cette déclaration, que depuis la sortie des premières promotions de designers, de plus d’une trentaine d’années , des collectifs ou individualités, font rayonner leurs pratiques au niveau national et international, lors de manifestations majeures ou plus inclusives. Les designers algériens ont véhiculé non seulement leurs propres talents mais aussi l’image d’une Algérie bouillonnante de concepteurs visionnaires, d’une esthétique fonctionnelle en constante mise à jour , car ils ont cette capacité d’écoute et d’observation des évolutions continues ou, l’humain est au centre de leurs intérêts et préoccupations .
En Algérie le designer exerce aujourd’hui, essentiellement son métier soit comme consultant extérieur (indépendant ou en agence), soit comme designer intégré en entreprise, soit en ayant recours à la création obligatoire d’une société (fiscalement lourde à porter). Le plus souvent, il se reconvertit vers d’autres métiers, afin d’assurer sa subsistance et pour un bon nombre d’entre eux , partis vers d’autres cieux ou ils sont considérés à leurs juste valeur, car désabusés par des tentatives non concluantes , ne pouvant exercer du fait du manque de plan de charge, dont l’offre est quasi inexistante par méconnaissance de cette discipline (appel à projets , concours national ou ils ne sont jamais « cités » ….) . Ceci a engendré une grande perte de compétences.
Dans le monde entier , le design est devenu le leitmotiv économique par excellence dans certaines métropoles, celles qui, à un moment donné, ont décidé d’expliquer ce qu’est le design, car conscients qu’il représente une activité d’idéation, création, planification, production et gestion, qui façonne la qualité du cadre de vie , contribuant ainsi à la compétitivité de son économie, participant à son expression culturelle , entrepreneuriale et renforçant son identité territoriale.
Les designers algériens sont conscients qu’ils représentent une force active, dynamique de la vie socio-économique, car ils ont cette capacité artistique, technique et intellectuelle à comprendre le monde qui les entoure, à pouvoir anticiper sur des besoins sans cesse modifiés, augmentés et en perpétuelle évolution.
Au niveau national , du Grand Maghreb , du continent AFRIQUE et enfin à l’international , qu’il nous apparaît opportun de révéler les liens de cette profession vivante et diversifiée, dont seule une organisation officielle , bien définie et identifiable peut être solvable, entraînant ainsi une véritable reconnaissance de la discipline pour exercer ses pleins pouvoirs et sur laquelle chaque designer, peut s’appuyer tout au long de sa vie professionnelle, mais également accompagner les nouveaux diplômés et talents émergents, afin qu’ils trouvent « le terreau » dans la pratique de leurs disciplines et de leurs intégration sur le maillage des industries créatives et économiques multisectorielles .
Une réflexion doit s’entamer aussi avec les écoles pour mettre en place des programmes nécessaires à l’élaboration d’un enseignement supérieur de qualité , qui devra être revisité pour une formation en design , création , innovation et recherche, devant présider aux enseignements dispensés et que la durée des études, le profil des sortants, sont également déterminants pour donner aux designers intervenants auprès d’entreprises et d’organisations, les niveaux d’interventions ou d’embauches attendus, ainsi que les prestations ou salaires biens définis selon des « barèmes » avec des perspectives d’évolution de carrière.
Nous savons , que plusieurs « chantiers » devraient être pris en compte , en amont ou en aval que cela soit au niveau de l’enseignement , des débouchés de chaque pratique , de la mise en relation systématique entre designers et entreprise/industrie ( prototypages, objets usuels , mobilier, textiles) , de la consultation de designers comme étant l’un des maillons forts sur la réflexion esthétique et fonctionnelle inhérente à l’urbanité des villes, des projets d’équipements ( tertiaires, hôteliers, places publiques, transports publics..), de la mode , de la mise en valeur du patrimoine , de la joaillerie , de l’art de la table , du packaging…
cette alliance a comme ambition d’être la garante de la protection des droits et devoirs de chaque designer ainsi de son émancipation, en ayant comme objectif d’être un maillon incontournable de l’auto- suffisance nationale.
Parce que, nous Designers , nous sommes dans une dynamique de partage de compétences et de savoirs avec toutes les autres corporations , architectes, artistes plasticiens, ingénieurs , chercheurs, industriels , cinéastes …
Pour cela, l’Alliance ADAP, veut se donner comme mission de développer des prestations en lien avec la profession pour :
1. Œuvrer pour la promotion et le développement du design en Algérie (expliquer leurs champs d’actions possibles et diverses).
2. Améliorer et développer la contribution du designer dans la société algérienne, en tant qu’acteur actif.
3. Faire entendre sa/ses voix, auprès des pouvoirs publics, notamment de la Culture (dont nous dépendons) ainsi que les ministères de l’Industrie, des finances, de l’habitat, de l’éducation, de l’environnement, des Wilayas, des APC…
4. Agir au niveau des administrations compétentes à définir les règles professionnelles et les compétences nécessaires à l’exercice de la profession du designer.
5. Veiller aux intérêts de la profession du designer : (reconnaissance, codification, agir au niveau juridique, social et fiscal dans l’exercice de la profession)
6. Travailler à l’élaboration d’une charte du designer ainsi que d’un code de déontologie.
7. Informer sur la profession : actualité du design, problématiques rencontrées par les professionnels, les concours, appels d’offres (dans lesquels ils ne sont jamais associés).
8. Entretenir des relations de collaboration et de coopération avec les partenaires professionnels, organisations, industriels, maitres d’ouvrages, collectivités, partageant les mêmes objectifs aussi bien au niveau national qu’à l’international.
9. Assister et accompagner les écoles, instituts et étudiants dans le domaine (qualité de la formation, débouchés).
10. Organiser des appels à projets en lien avec les demandes et besoins collectivités locales, entreprises et industries.
11. S’engager pour être présente au niveau des formations professionnelles en lien avec les disciplines sous citées. (concertations pour la création de pôles d’excellences, d’instituts de design…)
12. Conseiller les institutions nationales pour toute question concernant le design en tant que force vive de compétitivité.
13. Assurer la Diffusion, developpement et consommation de produits Design made in Algeria (édition, fabrication en série).
14. Créer des ateliers de réflexions se rapportant à son objet : favoriser les échanges d’expériences, de savoirs et d’opinions, par des discussions, des manifestations et des publications.
15. Organiser et participer à des expositions, des salons, des colloques, des conférences, des tables rondes, ainsi que toutes autres manifestations culturelles et artistiques se rapportant à son objet par la nomination d’un comité scientifique.
16. Accéder à la location ou l’acquisition d’ateliers de travail à des taux préférentiels.
17. Création d’une plateforme référentielle et d’archivage des activités probantes des designers algériens (pour les étudiants, les chercheurs …)
18. Veiller à la protection des droits d’auteurs (projets, objets, recherches…)
Et que cela concerne toutes ces disciplines que nous pratiquons depuis des années:
o Design d’espace; architecture d’intérieurs, aménagements urbains, paysager, commercial, tertiaire, hôtelier…
o Design scénique ; mise en lumière (light design), scénographie…
o Design Graphique, Branding, signalétique, animé (motion design) ;
o Eco-design (recherches et developpement, économie circulaire, solutions techniques, design social et environnemental, efficacité énergétique…)
o Design produits ; Objets, mobilier,
o Design industriel
o Design de mode (fashion design) ; textiles, bijoux,
o Art de la table, mise en valeur patrimoine.
Ce classement est établi de façon subjective et non exhaustif. Il illustre cependant la pluralité des métiers qui en découlent.