Ramtane Lamamra : « Les relations algéro-françaises dans une phase laborieusement ascendante »

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Ramtane Lamamra : "Les relations algéro-françaises dans une phase laborieusement ascendante"
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Les relations entre l’Algérie et la France, qui sont passées par une période de turbulences, s’améliorent, selon le chef de la diplomatie algérienne, mais des problèmes persistent. 
« Les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont une excellente relation personnelle. Ils se téléphonent. Parfois, c’est annoncé. Comme la communication du 29 janvier 2022. Et parfois, ce n’est pas annoncé. La communication entre les deux chefs d’Etat existe, cordiale et confiante. Elle ne suffit pas pour masquer l’existence de problèmes », a déclaré, vendredi 4 février, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, dans une interview accordée, à Addis Abeba, à Radio France Internationale (RFI) et à France 24.  


 Et de poursuivre : « Nous sommes aujourd’hui, je crois, dans une phase ascendante, laborieusement ascendante parce qu’il y a un grand nombre de difficultés dans cette relation bilatérale, singulièrement lors qu’il s’agit de la protection et de la préservation de la sécurité et de la dignité de nos compatriotes en territoire français. C’est un sujet auquel nous sommes particulièrement sensibles ».
Il a estimé que des « solutions de compromis » sont toujours possibles pour certains problèmes. « Mais lorsqu’il s’agit d’atteinte à la mémoire, à l’Histoire ou à la dignité du peuple algérien ou de compatriotes installés ou voyageant en France, ceci constitue souvent des motifs très sérieux de difficultés dans les relations bilatérales ».


Lamamra: « Il est faux de dire que nous refusons de recevoir nos compatriotes »

Le chef de la diplomatie algérienne faisait allusion aux déclarations du président Emmanuel Macron sur l’Histoire de l’Algérie et sur « la rente mémorielle » et à la décision de Paris de réduire le nombre de visas de 50 % pour les algériens en raison du refus d’Alger de réadmettre ses ressortissants expulsés de France.
Des faits qui ont alimenté une grave crise diplomatique entre l’Algérie et la France entre octobre 2021 et janvier 2022 marquée par le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France, revenu depuis à Paris.


Le chef de la diplomatie algérienne est revenu sur la réduction du nombre de visas de circulation pour les algériens accordés par la France : « Il est naturel que la loi soit appliquée, mais que cela se fasse d’une manière non sélective et repose sur un minimum de respect de la dignité de la personne humaine. Dans la discussion avec les autorités françaises,  nous veillons à ce qu’il n’ait pas de charters, à ce que les gens bénéficient des recours possibles avant qu’elles ne soient reconduites aux frontières ».

Il a indiqué que l’Algérie veille que les accords algéro-français (ceux de 1968 notamment) soient exécutés d’une manière convenable.
« Donc, il est faux de dire que nous refusons de reçevoir nos compatriotes qui n’ont plus rien à faire en territoires français. Lorsque certains annoncent publiquement qu’il faut faire du chiffre, il est clair qu’il y a des abus », a-t-il appuyé.


« Interdiction du survol des avions français, une mesure technique qui n’a pas vocation à durer »

Interrogé sur l’autorisation de nouveau pour les appareils militaires français, participants à l’opération Barkhane au Mali, à traverser l’espace aérien algérien, Ramtane Lamamra a eu cette réponse : « Il s’agit d’une mesure technique qui n’a pas vocation à durer éternellement. La situation est ce qu’elle est. Des ponts de la coopération algéro-française sont en train de se mettre en place. Et donc, cette question ne doit pas être traitée comme étant quelque chose éminemment politique ».
Le survol des avions va-t-il être rétabli ? insiste Marc Perelman, journaliste de France 24.


« Je pense que c’est une compréhension correcte de la dynamique de ce que j’appelle la phase ascendante de la relation algéro-française », a répondu Ramtane Lamamra suggérant une éventuelle reprise du passage des avions militaires français par le territoire algérien.
Début octobre 2021, l’Algérie a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français, qui empruntent son espace aérien pour rejoindre ou quitter le Sahel, en raison de la tension provoquée par les propos de Macron sur l’Histoire de l’Algérie et l’existence d’une nation algérienne avant l’occupation française.


Ramtane Lamamra a déclaré ne rien exclure quant à la présence du président Tebboune au sommet Union européenne-Union africaine, programmé les 17 et 18 février 2022, à Bruxelles en Belgique,, à l’invitation du président français. La France assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne.

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5 Commentaires

  1. La France a ,de tout temps , agit en colonisateur face à ses anciennes colonies . Un ton au dessus de tout dans leur communication avec les responsables de ces pays , y compris l’Algérie.
     » En phase laborieusement ascendantes » ,ces relations ont été et sont toujours dans l’intérêts de la France, qui continue à dicter ses orientations sans vouloir le montrer vivement.
    Sinon, comment comprendre que les pays africains , colonisés par la France , se retrouvent à la traîne et subissent des soubresauts socio-politiques, contrairement aux pays colonisés par les anglais ou autre qui enregistrent des développements dans tous les secteurs.
    La majorités des jeunes harragas sont issus de tous ces pays francophones , ce qui donne sérieusement à réfléchir.

  2. A propos des relations entre la france et le Mali , voila le resultat d’une presence unilaterale : Les groupes armés seraient présents dans 80 % du territoire (20 % en 2014, lors du début de l’opération militaire française Barkhane au Mali).

  3. Là mon cher Hocine, vous insultez le ministre algérien en laissant à penser qu’il se laisse dicter quoi que ce soit. C’est une très bonne chose que les relations redeviennent plus normale. La France et L’Algérie sont deux puissances méditerranéennes finalement séparé par un bras de mer.

    • Mes propos ne peuvent en aucun cas contredire notre ministre des affaires étrangères , lui qui est impliqué dans cet engrenage politicien en activité. Contrairement à moi qui suis en dehors du système et qui vois peut etre mieux les choses . Vous savez qu’en étant ministre , personnage amplement politique , on ne s’éventue pas à dire n’importe quoi .
      Mais sincèrement, si la France s’accordé un minimum de distance et regarde l’Algérie en tant que pays INDÉPENDANT , les relations seraient beaucoup plus apaisées depuis de si longues années après l’indépendance.

    • Cher Monsieur Jackez , permettez de vous insuffler une part de la grandeur de notre ministre des affaires étrangères : Originaire de la petite Kabylie, il avait effectue de brillantes études au lycée de Béjaïa avant de sortir major de promotion à l’ENA d’Alger. Passionné par la diplomatie et les questions internationales,
      A 23 ans, il effectua un stage de six mois à l’ambassade d’Algérie à Moscou, que dirigeait alors un certain Redha Malek, un des négociateurs des Accords d’Evian qui ont abouti à l’indépendance en 1962. Redha Malek a inspiré des générations de diplomates algériens.
      Alors je n’ai pas cette prétention de venir le contredire , juste venir donner un avis personnel.
      Salutations.

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