Les relations entre l’Algérie et la France se normalisent après trois mois de crise diplomatique.
« Oui, il y a dégel », a déclaré le président Abdelmadjid Tebboune, en réponse à une question sur les relations avec la France, lors d’une rencontre avec la presse nationale, diffusée mardi 15 février au soir, par l’ENTV et d’autres chaînes de télévision.
La question était liée à la dernière discussion téléphonique entre le président Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron, samedi 29 janvier 2022, la première après plus de quatre mois de froid entre les deux pays.
L’Algérie, pour appel, avait rappelé son ambassadeur à Paris et fermé l’espace aérien aux avions militaires français activant au Mali après les propos controversés du président Macron sur « la rente mémorielle », l’Histoire et l’existence d’une nation algérienne avant l’occupation militaire française du pays et la décision de Paris de réduire le nombre de visas aux Algériens de 50 %.
« L’Algérie est un pays incontournable pour l’Afrique »
« L’Algérie est un pays incontournable pour l’Afrique. C’est une puissance africaine avérée. Plus vous vous entendez avec nous, plus nous en faisons autant. Je n’en dis pas plus parce qu’ils sont (en France) en période électorale (présidentielle d’avril 2022). Nous ne voulons pas influencer sur l’évolution des choses chez eux. Mais, généralement, les choses se sont tassées, prennent leurs cours normal », a déclaré le chef de l’Etat.
Il a rappelé la dernière visite de François Delattre, secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères en Algérie, à la faveur de la réunion de la 7ème session des consultations politiques algéro-françaises, le 31 janvier 2022. Une réunion consacrée à l’examen de « l’état de la coopération entre les deux pays et de discuter des principales échéances à inscrire à l’agenda bilatéral pour 2022 ».
« Ils sont sortis avec un résultat très positif », a souligné Tebboune sans détailler. Il a également cité l’hommage rendu par le chef d’Etat français le 8 février 2022 aux victimes de la station de métro Charonne à Paris. « Des victimes réprimées par le perfide Papon (Mauric Papon, préfet de police de Paris) », a précisé Tebboune.
« Le 8 février 1962, une manifestation unitaire a été organisée à Paris pour la paix et l’indépendance en Algérie et contre les attentats de l’OAS. Elle a été violemment réprimée par la police : 9 personnes ont perdu la vie, plusieurs centaines furent blessées. Soixante ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes et de leurs familles » a écrit Macron dans une déclaration publiée sur le site de l’Elysée.
