Cinéma: Les producteurs s’interrogent sur l’arrêt de l’aide publique

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L’Association des producteurs algériens de cinéma (APAC) exprime son inquiétude après la décision des pouvoirs publics de supprimer le FDATIC, fond d’aide au cinéma.


« Le 1er Janvier 2022, nous avons eu confirmation de la dissolution de la seule aide publique à l’activité cinématographique. Le FDATIC a, en effet, définitivement cessé d’exister, sans qu’aucun mécanisme de remplacement n’ait été mis en place », est-il écrit dans une lettre ouverte adressée au président de la République, parvenue à 24 H Algérie.


Le FDATIC est le Fonds national pour le développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographiques. Ce compte d’affectation spéciale, géré par le ministère de la Culture, a été intégré en 2015 à un autre compte, le Fonds national de la promotion des arts et des lettres.


« En dépit d’un environnement défavorable et de l’absence d’un marché pour nos films, notre secteur n’est parvenu à se maintenir en activité que grâce à cette précieuse aide publique et à l’engagement de fragiles opérateurs privés, qui risquent aujourd’hui de disparaître définitivement », alertent les producteurs privés. 


Appel pour « la multiplication des aides publiques au cinéma »


Ils disent avoir pris acte du désir du président Abdelmadjid Tebboune de prioriser l’activité cinématographique en Algérie puisqu’il avait fait part de la volonté du gouvernement « d’en faire une véritable industrie cinématographique créatrice de richesses et d’emplois ».


L’association des producteurs algériens de cinéma rappelle n’avoir pas cessé d’œuvrer pour apporter sa contribution à ce projet et cela en participant depuis plusieurs années et de façon active, « à toutes les actions entreprises, d’une part, par le secrétariat d’Etat à l’industrie cinématographique (dirigé pour un temps par l’acteur Youcef Sehaïri), et d’autre part, par le ministère de la Culture, pour la réforme de ce secteur d’activité ».


« Au moment où nous nous attendions à la diversification et à la multiplication des aides publiques au cinéma, à travers la création de nouveaux fonds d’aide à des échelles régionales, à une incitation à l’investissement privé dans ce secteur (à travers des mesures fiscales et parafiscales motivantes) ou à l’élaboration de nouveaux cahiers de charges pour les chaînes de télévisions étatiques et privées, leurs faisant obligation de contribuer à la production cinématographique, nous assistons malheureusement à la dissolution du seul fonds d’aide publique existant », regrettent les producteurs.


Et d’ajouter à l’adresse du chef de l’Etat : « sans stratégie clairement définie, (en termes de formation, de production, de distribution, de promotion, etc.…) le cinéma national a peu de chances d’atteindre les objectifs que vous lui avez assigné. Monsieur le Président, notre inquiétude est grande ».


« Mise en place urgente de formation »


Ils disent n’avoir reçu aucune « réponse rassurante » de la part du ministère de la Culture et des Arts  quant à la garantie de la continuité de la production cinématographique.


« Nous nous adressons à vous personnellement, Monsieur le président de la République, non seulement en tant que plus haute autorité de l’Etat, mais aussi en tant que défenseur du cinéma national, puisque vous avez souvent appelé, dans vos discours, à son développement », insistent-ils.


Pour l’APAC, le secteur de l’audiovisuel et du cinéma risque de se fragiliser davantage, voire de disparaître du paysage culturel algérien, sans soutien étatique à la production cinématographique, « sans mise en place urgente de formation et de remise à niveau des professionnels du cinéma et sans mise en place de mesures réglementant la diffusion des films (chaînes de télévisions privées et publiques, plateformes, salles de cinéma et autres) ». 

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