Les cours du pétrole ont conclu en petite hausse après une séance en dents de scie jeudi, tiraillés entre le projet d’embargo européen sur le pétrole russe, l’ouverture seulement marginale des vannes de l’Opep+, la chute de Wall Street et la montée du dollar.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé en progrès de 0,69% à 110,90 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin a grappillé quant à lui 0,41% à 108,26 dollars.
Les cours ont oscillé dans une amplitude de plus de quatre dollars le baril au long de la journée.
L’évolution à la hausse a d’abord été portée par la proposition de la Commission européenne mercredi d’adopter un embargo progressif de l’UE sur le pétrole et les produits pétroliers russe
De quoi encore constituer « une pression haussière décente » sur les prix de l’or noir, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote. « En effet, une plus grande demande de pétrole non russe est susceptible de pousser les prix à la hausse en général », explique Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Autre facteur légèrement à la hausse également : l’Opep et leurs partenaires de l’Opep+ ont convenu jeudi, comme attendu, de poursuivre leur progression marginale de leur production d’or noir, confortés par les risques qui pèsent sur la demande.
L’alliance a décidé « d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle de 432.000 barils par jour pour le mois de juin », selon son communiqué de presse.
« De toute évidence le marché a été tiraillé entre le fait que, d’une part l’Opep ne change pas son rythme d’accroissement de la production, que d’autre part l’Allemagne s’est dite solidaire de ses partenaires européens sur l’énergie et enfin que le marché boursier a pesé sur les cours », a indiqué Phil Flynn de Price Futures Group.
Les prix du baril qui étaient en vive hausse en milieu de séance ont perdu les trois quarts du terrain gagné lorsque Wall Street a violemment piqué du nez.
Pour James Williams, de WTRG Economics, « le facteur qui baisse sur les cours vient surtout de la Chine et de sa politique qui surréagit au Covid-19 ».
Confinements d’immeubles, dépistages massifs, Pékin, une ville de 22 millions d’habitants, vit au rythme de la stratégie « zéro Covid », faisant craindre un ralentissement économique et une plus faible demande d’énergie.