L’Algérie et la Turquie veulent renforcer leur partenariat stratégique. Plusieurs accords ont été signés en marge d’une visite d’Etat du président Abdelmadjid Tebboune en Turquie.
Lundi 17 mai, le président Abdelmadjid Tebboune a eu des entretiens avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan au complexe présidentiel à Ankara. Les deux chefs d’Etat ont coprésidé les travaux de la première session du Conseil de coopération de haut niveau et cosigné la Déclaration commune de la première réunion de ce Conseil.
Selon l’agence APS, plusieurs accords et mémorandum d’entente ont été signés et relatifs aux secteurs de l’éducation, de la Culture, de la communication, des sciences et de l’innovation, des finances, de l’énergie et des mines, de l’industrie, du commerce, des travaux publics, de la pêche, des micro-entreprises, des œuvres sociales, de la formation professionnelle, de l’environnement et la lutte contre le crime organisé transfrontalier. Un forum algéro-turc des chambres de commerce et d’industrie sera bientôt crée.
Algérie-Turquie, 60 ans de relations
Le président Abdelmadjid Tebboune a, lors d’une conférence de presse, évoqué le 60ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Algérie et la Turquie, au lendemain du recouvrement de la souveraineté nationale en 1962.
Il a parlé du renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays. “Nous veillons à jeter les bases de ce partenariat sur les plans politique, économique, culturel et dans tous les domaines possibles. Nos discussions étaient riches et profondes. Nous avons consolidé les acquis de nos précédentes discussions entamées il y a deux ans en Algérie à l’occasion de la visite du président Recep Tayyip Erdogan”, a-t-il déclaré.
Il a rappelé que parmi les décisions prises lors de la visite d’Erdogan en 2020 figure celle d’augmenter la valeur de l’investissement turc en Algérie à près de 5 milliards de dollars. “Cela a été réalisé. Je suis d’accord avec le président turc pour que l’investissement turc en Algérie arrive au niveau de 10 milliards de dollars et plus. Pourquoi pas”, a précisé Tebboune.
“Tosyali a exporté près d’un milliards de dollars”
Il a cité les usines de textile de Relizane et le complexe sidérurgique de Tosyali à Bethioua (Oran). “Tosyali Algérie exporte ses produits. Cette année, Tosyali a exporté près d’un milliards de dollars. Nous voulons arriver à une intégration industrielle, culturelle, etc avec la Turquie. Les accords signés aujourd’hui vont insuffler la dynamique escomptée aux relations bilatérales historiques ancrées dans l’histoire et distinguées entre les deux pays frères”, a ajouté le chef de l’Etat.
Le président Recep Tayyip Erdogan a, pour sa part, déclaré que la Turquie continuera à soutenir les investissements turcs en Algérie”.
Plus de 1400 entreprises turques activent en Algérie . Ce mardi 17 mai, un forum d’affaires se tient à Istanbul pour discuter de la question de l’augmentation des investissements et des échanges commerciaux entre les l’Algérie et la Turquie.
“Nos relations sont profondes et nous avons une histoire partagée. Nous voulons avoir des relations économiques et commerciales. La vision est plus claire après nos deux visites. Malgré la pandémie de Covid-19, nous avons atteint un niveau de 4,5 milliards de dollars d’échanges commerciaux. Nous voulons que cet échange atteigne les 10 milliards de dollars”, a déclaré le président turc.
Pourquoi pas une relation plus approfondie entre les deux pays ? Lorsque le réalisme et l’évolution de la situation de l’Algerie ainsi que celle des idées mènent les Algériens à la construction d’un mouvement national qui définit l’algérianité à partir d’un discours politique rationnel tout en menant une action culturelle et sociale préparant la société à se libérer du pouvoir colonial, l’élite et les dirigeants qui prônent cette libération continuent néanmoins de regarder vers ceux qu’ils ressentent comme étant les plus proches non seulement d’un point de vue sociologique ou culturel mais aussi politiquement notamment lorsque l’action politique est l’expression d’un nationalisme menée contre ceux qui s’évertuent à le nier.
Le nationalisme et l’ouverture sur le monde sont les maîtres mots de la pensée politique de Mustafa Kemal Atatürk, qui a d’ailleurs vécu et agi au moment même où se structurait la pensée politique du mouvement national algérien. Il devient alors intéressant de se demander si les liens privilégiés entre les Algériens et les Turcs ont encore joué au sein de la génération qui a œuvré pour libérer l’Algérie de la colonisation française.
Laissons tomber la France et son hypocrisie pour se joindre à ce grand pays Euro-asiatique.