La pianiste et chanteuse belge Typh Barrow a animé, samedi soir à Alger, un récital de chants hautement apprécié, rendu dans une fusion des genres singulière de musique pop et soul, avec une voix époustouflante aux accents jazz et blues.
Pour la première fois en Algérie, Typh Barrow, aura surtout permis au public nombreux du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi
(TNA), de découvrir, en une heure de temps, son professionnalisme et son talent époustouflant, à travers la quinzaine de pièces qu’elle a brillamment entonnées, pour le compte du troisième soir de la 22e édition du Festival culturel européen en Algérie, qui accueille jusqu’au 1er juillet prochain 15 pays européens sous le slogan évocateur, “Musiqu’Elles”.
Faisant part de son “bonheur de chanter à Alger devant un public siréceptif et accueillant”, Typh Barrow a vite été adoptée par les
spectateurs qui ont interagi avec les différentes chansons interprétées avec une grande sincérité et un savoir-faire d’artiste
accomplie et confirmée.
Dans des atmosphères de grands soirs, également créées par un éclairage judicieux, vif ou feutré, l’Artiste a réussi à transmettre
de belles émotions à l’assistance, qui avait déjà cédé au déhanchement, reprenant ses refrains et battant la mesure en tapant
des mains.
“On m’avait chuchoté à l’oreille que le public algériens était magnifique et avait le sens du rythme et de la mélodie, je me suis alors vite dit qu’à défaut d’avoir des musiciens avec moi sur scène, ce cher public pourrait bien m’aider, j’ai donc dû lui trouver une place dans mes partitions et ça a marché !…”, a déclaré en substance, celle chez qui se croisent toutes les belles âmes artistiques de la musique pop et soul.
Le festival culturel européen, un pur plaisir
Pimpante et souriante avec une voix rauque qui tutoie les dissonances des accords diminués du jazz et le vibrato mélancolique du
blues, la Reine des cœurs comme on aime à la surnommer, a embarqué l’assistance, dans une randonnée onirique, étalant généreusement son répertoire, agrémenté de quelques reprises en hommage notamment à Stevie Wonder, dans “Gangsta’s Paradise”, qui s’est greffée sur “Past Time Paradise”, au groupe mythique des Eagles, à travers le titre d’anthologie, “Hotel California”, à Amy Winehouse, dans, “Back Black” et au groupe Black Street Boys, dans, “No Diggity”.
Très à l’aise au piano, Typh Barrow a également donné libre court à sa voix suave, à la tessiture large, dans les pièces tirées de
ses trois albums, “Whispers”, “I want you” (balade de jazz), “Time”, “The Gift”, “Hurt”, “They’re Calling your name” (bossa nova), “Tabou” (soul -reggae), “Doesn’t really matter”, “Replace” et “Aloha”.
Artiste prolifique à la tenue printanière qui évoque la nature, le bien-être et la joie de vivre, la chanteuse belge convoque dans la
profusion de ses prestations, l’énergie d’Aretha Franklin, la fougue de Tina Turner et la musicalité d’Ella Fitzgerald -pour ne citer que
celles-là- pour étaler des contenus qui rappellent les valeurs universelles de l’humanisme, la tolérance, l’amour, la liberté et la justice entre autres.
Essuyant quelques larmes à la fin de chaque pièce interprétée, en signe de délivrance et de retour à la vie après d’intenses émotions,
Typh Barrow a été gratifiée, à l’issue de sa prestation du respect et de la gratitude du public, exprimés par des salves d’applaudissements
et, à la manière traditionnelle, par des youyous nourris, avant de se voir rappelée pour reprendre majestueusement, “Quand on a que
l’Amour”, un des nombreux titres de l’un des plus grands maîtres de la chanson française à texte, le Belge Jacques Brel (1929-1978).
En présence des ambassadeurs, de Belgique, Alain Leroy, du Chef de la Délégation de l’Union européenne en Algérie, Thomas Eckert,
ainsi que des différents représentants des missions diplomatiques accréditées en Algérie, des pays participant au 22e Festival culturel
européen, le public a savouré tous les moments du récital dans l’allégresse et la volupté.
“Quel beau voyage !… ce concert est une belle immersion dans l’esprit même de la soul music ” a déclaré un spectateur, avant d’être
repris par une dame, “Typh Barrow, un nom à retenir, car c’est plus qu’une Artiste …, c’est une excellente idée qui traverse le temps
!…”.
Depuis sa tendre enfance, Typh Barrow était bercée par les vieux vinyles de son père et les incontournables chansons
des grands noms de la musique soul, pop et hip hop de l’époque.
Puisant ses influences de cet univers musical aux exigences relevées, la jeune artiste, commence en 2013 par reprendre de grands
titres de chansons, avant la sortie en 2014 de “Time”, son premier opus, suivi quatre années plus tard de “Raw”, puis de son tout
dernier né, “Aloha” sorti en 2020 et d’un album live en 2021, sous le regard bienveillant de François Leboutte, son producteur et manager.
Subjuguée par les youyous des femmes qui lui étaient adressés, Typh Barrow a manifesté une autre grande curiosité et un intérêt tout particulier pour la musique algérienne qu’elle voudrait, a-elle dit, “connaître davantage”, émettant le souhait de “revenir chanter en Algérie, ce grand pays porté par un peuple magnifique, aimant et chaleureux ! “.