A Oran, le HCA ouvre le débat sur l’origine des noms en Algérie

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A Oran, le HCA ouvre le débat sur l'origine des noms en Algérie
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Le Haut commissariat à l’amazighité (HCA) organise à Oran, les 2 et 3 juillet 2022, un colloque sur la thématique de « Algérie, société, nation et nomination ».
« Nous voulons inscrire un débat scientifique entre intellectuels sur cette thématique. L’Algérie est une société dynamique. C’est une société qui a évolué mais qui s’attache à ses valeurs et à ses traditions. Le colloque aborde aussi une question pertinente celle de l’onomastique, c’est une science qui faut valoriser et prendre en charge. Une science qui, depuis des années, est à la marge. D’où l’idée de créer une société savante d’onomastique composée de compétences algériennes de différentes région du pays », a déclaré Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, en marge du colloque qui se déroule au siège de l’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM), au Front de mer, à Oran.


L’onomastique est, pour rappel, une discipline relevant de la lexicologie ou de la philologie qui étudie l’étymologie, la formation et l’usage  des noms propres.


Création de la société algérienne savante d’onomastique

Si El Hachemi Assad a annoncé le lancement de la société algérienne savante d’onomastique (SASO) en collaboration avec l’université d’Oran et le CRASC (Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle) d’Oran.


« Le HCA est lié à ces institutions par un protocole cadre et des conventions qu’il faut traduire avec des actions concrètes. Nous avons voulu inscrire cette action et ce débat intellectuel dans l’ambiance liée aux 19ème Jeux Méditerranéens (qui se déroulent à Oran jusqu’au 6 juillet). Le choix du lieu, le siège de l’ONM, exprime tout une symbolique par rapport au 60ème anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale », a souligné le SG du HCA.


Selon Farid Benramdane, président de la SASO, la société est une organisation à caractère associatif qui aura à étudier « tous les systèmes de nomination et dénomination » en Algérie en faisant des recherches sur le terrain.


En réponse à ceux qui doutaient de l’existence de la nation algérienne avant l’occupation militaire française en 1830, Si El Hachemi Assad a ajouté : « la nation algérienne est là. Elle a une profondeur dans l’Histoire. D’où la nécessité d’installer un débat sur toutes les questions liées à la société. L’élite doit vulgariser tout cela auprès de toutes les couches de la population. Il faut y mettre l’argument scientifique. D’où la tenue de ce colloque ».


L’onomastique est marginalisée à l’université

Selon lui, l’onomastique est marginalisée dans les départements de langues ou d’Histoire dans les universités algériennes. « On n’a pas une nomenclature qui définit la place de l’onomastique dans les domaines de recherche à l’université. A mon sens, le secteur de l’enseignement supérieur doit varier les disciplines. L’effort du CRASC doit être valorisé. Il existe des documents de référence au niveau de ce centre et au niveau du HCA. Le HCA est auteur d’un gros dictionnaire sur la toponymie, l’effort d’une décennie d’un chercheur. Le rôle de l’Etat est d’accompagner et de valoriser l’onomastique. Une discipline qui doit être placée en bonne place parmi les sciences humaines », a-t-il plaidé.


Selon la fiche de présentation, le colloque d’Oran du HCA doit répondre à plusieurs questions : « qui sommes nous par rapport aux noms que nous portons (anthroponymes), que portent les lieux (toponymie), les tribus et les groupes familiaux (ethnonymie), les espaces sacrés et mystiques (hagionyme), les noms des produits traditionnels et modernes (onomastique commerciale), les noms des personnages littéraires fictifs (onomastique littéraire), les nomes des événements historiques, politiques, militaires… ».


Selon Ammar Manna, directeur du CRASC, l’Algérie a besoin, « après 132 ans de vaines tentatives de dépersonnalisation », de reconsidérer les processus de nomination et de redénomination « tels qu’imposées parfois par les forces occupantes (françaises). « Face à ce rouleau compresseur, des pratiques sociales ont pu maintenir des usages ancestraux dans l’onomastique, la toponymie et l’anthroponymie. Cette résistance a permis au lendemain de l’indépendance de reprendre en main ce qui linguistiquement a pu être maintenu pour ne pas sombrer dans la déculturation pratiquée par les forces d’occupation », a-t-il écrit dans la même présentation.


Son plaidoyer est que la désignation de l’onomastique algérienne a besoin de retrouver ses sources et ses racines par le biais de la recherche en dialectologie, en communication linguistique, en anthropologie… « L’identité culturelle du pays est un débat au quotidien pour réhabiliter la verve populaire omniprésente dans un passé qui n’est pas révolu mais bien vivant dans la différenciation culturelle qui fait de l’Algérie un pays unique », a-t-il noté. 

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