« Leilatkoum Saïda », une nouvelle production du Théâtre national égyptien, a été présentée, samedi 2 juillet, au Théâtre régional Abdelkader Alloula d’Oran (TRO).
Mise en scène par Khaled Galal, d’après la nouvelle « La choriste » du russe Anton Tchekhov, la pièce « Leilatkoum Saïda » (Bonne nuit à vous) a été présentée à la faveur des premières Journées du théâtre méditerranéen qui se poursuivent à Oran jusqu’au 5 juillet.
La pièce fait partie d’un projet composé d’une dizaine de représentations produites à partir d’adaptation de nouvelles Tchekhov par le Théâtre nationale égyptien. Le projet était intitulé « أضحك – فكر – أعرف » (Ris-Réfléchis-connais). Selon Khaled Galal, la pièce, proche du vaudeville, a eu un grand succès en Egypte et en Tunisie où elle a été présentée au festival de Carthage en décembre 2021.
« C’est une pièce qui rappelle celles de Fouad Al Mouhandis, Adel Imam ou Nagib Rihani avec un ligne dramatique simple et une comédie légère. C’est ce qui explique la réaction du public. Le théâtre fait en Algérie, en Tunisie et au Maroc est de grande valeur. En Tunisie où le public, habitué au théâtre expérimental, a vite adopté notre pièce », a souligné Khaled Galal.
Comme dans le théâtre des années 1950…
Farid (Yasser El Tobgy) prétend être un homme riche, s’approche de Doria (Marwa Eid), une chanteuse fortunée, et lui avoue son amour. Doria est alors surprise de recevoir chez elle un détective privé (Nadim Hicham) qui menace de dévoiler la relation avec Farid en exhibant des photos. Farid arrive à convaincre Doria d’acheter le silence de l’homme.
La chanteuse n’est pas au bout de ses peines. Elle accueille chez elle, la couturière (Besnat Siyam) qui propose de vendre son silence elle aussi et ne pas faire éclater « le scandale ». La surprise est que Fekria (Alhan Elmahdy), fille de Farid, débarque chez Doria pour lui faire du chantage aussi et n’accepte de se taire qu’en échange d’habits de luxe. Le comble est que Choukria (Maryam Al Sokary), épouse de Farid, visite aussi Doria munie d’un pistolet et menace de la tuer….
« Leilatkoum Saïda », composée de deux tableaux, rappelle le théâtre égyptien des années 1950. Même l’affiche de la représentation rappelle celle de ces années marquées par de grandes créations théâtrales et cinématographiques en Egypte. La pièce est construite sur les dialogues intenses des comédiens avec des situations burlesques et des petits rebondissements.
Le jeu est soutenu par les intermèdes musicaux pour créer une atmosphère de suspens. La scénographie est classique, sans originalité.
Khaled Galal a ajouté trois personnages dans l’adaptation du texte de Tchekhov. Il s’agit de la fille, de la couturière et du détective privé. L’objectif est de former « une famille » pour bien « encadrer » le récit.
4000 représentations théâtrales chaque année en Egypte
Selon Khaled Galal, près de 4000 représentations théâtrales sont données annuellement en Egypte dans les salles, les universités ou les sociétés. »Il y a toutes les formes…Il existe près de 200 troupes universitaires. A l’Opéra du Caire, il existe des troupes du théâtre expérimental et celles qui font dans la danse contemporaine ou le ballet. El Beit el fini lil masrah compte une douzaine de troupes…Le public est très large. Chaque genre théâtral a son propre public…Les pièces comme « Lailtkoum saîda » sont très appréciées du public, à l’image « Ana ou hiya » ou « Chahed machafchi haga » par le passé », a souligné le metteur en scène.
En Egypte, Khaled Galal a la réputation d’être celui qui détecte les talents. Plusieurs comédiens ayant passé par ses ateliers sont devenus des stars de la télévision, du théâtre et du cinéma actuellement.
« Depuis 2002, 80 % des comédiens ont été formés au Markaz Al Ibdaa al fani (Centre de création artistique) comme Bayoumi Fouad, Yasser El Tobgy, Nidhal Chafai, Sameh Hussein, Mohamed Farag, Ahmed Tharwat, Mohamed Mamdouh. Le centre assure des formations aux arts dramatiques et dépend du ministère de la Culture », a-t-il précisé.
Il a trouvé « grandiose » le fait d’organiser des activités culturelles à Oran au moment où la ville abrite les 19ème Jeux Méditerranéens jusqu’au 6 juillet 2022. « Il est merveilleux d’assurer des moments culturels de détente à ceux qui aiment le sport ou à ceux qui le pratiquent. J’espère que dans les prochains grands rendez-vous sportifs, les congrès et forums, les initiatives prises à Oran seront suivies. Annuellement, je présente une pièce au Forum de la jeunesse mondiale (organisé par la présidence égyptienne). Le président Sissi insiste à chaque fois que l’ouverture du forum se fait avec une pièce théâtrale. Il a assisté à deux de nos productions : « Al zair »( le visiteur) et « el mouhakama » (le jugement) », a relevé Khaled Galal.