L’ARPC obligée de quitter la Villa Brossette à Alger, le personnel dénonce «la mauvaise gestion»

0
L'ARPC obligée de quitter la Villa Brossette à Alger, le personnel dénonce « la mauvaise gestion »
DR
Google Actualites 24H Algerie

Le personnel de l’Agence nationale de gestion des réalisations des grands projets de la culture (ARPC) a entamé, ce mercredi 15 juillet 2020, une grève de deux jours pour dénoncer « la mauvaise gestion ». La décision a été prise le 7 juillet 2020 après une assemblée générale décidée par la section syndicale UGTA.

Des salariés se sont rassemblés devant la porte d’entrée de la villa Brossette de l’ARPC, située à l’Avenue Souidani Boudjemaa à Alger, en exhibant des pancartes qui portent leurs revendications. « Nous n’avons pas perçu de salaires depuis deux mois. Le compte bancaire de l’Agence est vide. C’est la faillite. Une avance de la subvention a été demandée (au ministère de la Culture). Celle-ci doit être théoriquement versée en novembre prochain. Les cadres, les ingénieurs, les architectes sont mis à l’écart. Pendant quatre ans, nous n’avons rien fait. Notre Agence était citée en exemple en matière de discipline et de travail. Aujourd’hui, les employés sont moralement abattus », dénonce Fayçal Bousba, chargé de communication de l’ARPC.

Le projet du Grand Musée de l’Afrique à l’arrêt

Selon les grévistes, l’ARPC a été sommée de quitter la Villa Brossette dans les plus brefs délais. Le syndicat a demandé des explications au directeur de l’agence, Fayçal Ouaret. « Lui dit avoir reçu un appel téléphonique d’en haut pour « vider » les lieux. Il n’y a aucun document officiel portant cette décision de quitter la villa », explique un syndicaliste.

L’ARPC va occuper des bureaux au niveau de l’annexe de la Bibliothèque nationale du Boulevard Frantz Fanon et du siège de l’Institut national de Musique(INSM) à la Place des Martyrs. « Dans ces espaces, les conditions de travail ne sont pas réunies », proteste le même syndicaliste. L’ARPC, qui emploie une centaine de salariés, n’a plus bénéficié de grands projets depuis cinq ans. En raison de la politique d’austérité, décidée par l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, l’agence a été obligée d’arrêter plusieurs opérations.

Il s’agit, entre autre, du Grand Musée de l’Afrique qui devait être construit au niveau des Sablettes à Alger. Ce projet a été décidé par l’Union africaine en 2006. Autre projet culturel à l’arrêt : la Grande bibliothèque arabo-sud américaine. En 2005, lors du sommet arabo-sud américain au Brésil, décision a été prise de construire cette bibliothèque avec l’idée de rapprocher les deux espaces géographiques et civilisationnels. L’Algérie avait sollicité l’architecte brésilien Oscar Niemeyer pour la conception de cette bibliothèque qui devait être construite à Zéralda, à l’ouest d’Alger, étalée sur 40.000 M² .

Les travaux devaient commencer fin 2012. « Toutes les études ont été faites et les visas obtenus, fallait juste passer à la construction. Cela n’a pas été fait. Le projet du Musée de l’Afrique a été déplacé des Sablettes vers un autre endroit inapproprié à Alger », se plaint Fayçal Bousba. Le secrétaire général du ministère de la Culture a discuté, selon lui, avec les représentants des travailleurs pour étudier les revendications. Contacté par 24H Algérie, le directeur de l’ARPC a déclaré qu’il était en réunion avec le Conseil d’administration. Il ne pouvait donc pas répondre à nos questions. 

Article précédentArezki L’Bachir et Ben Zelmat : les seigneurs de la forêt
Article suivantFAF: une assemblée générale extraordinaire pour statuer sur l’avenir des compétitions

Laisser un commentaire