A Bamako, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a appelé toutes les parties maliennes à s’engager pour la mise en œuvre intégrale de l’Accord de Paix signé à Alger en 2015.
Présidant les travaux de la 6ème réunion de haut niveau du Comité de suivi de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger (CSA), le chef de la diplomatie algérienne a, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE), invité les parties maliennes à s’engager davantage dans « la mise en œuvre diligente, effective et intégrale des dispositions de l’Accord afin d’assurer une prise en charge convenable des attentes légitimes des populations dans le cadre d’une entreprise authentique de paix et de réconciliation ».
« Dans cette étape décisive de l’histoire du Mali, nous sommes tous appelés à renouveler, individuellement et collectivement, notre engagement en faveur du processus de mise en œuvre intégrale de l’Accord de Paix et de Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger et à joindre l’action à la parole en prenant des mesures concrètes dans l’objectif de mener ce processus à sa bonne fin. Il s’agit certes d’une lourde responsabilité, mais les nobles objectifs que nous nous sommes assignés valent amplement la peine », a-t-il soutenu.
Et d’ajouter :
« Nous sommes tous convaincus que les difficultés qui restent encore à résoudre sont loin d’être insurmontables pour autant que les bonnes intentions exprimées ces dernières semaines puissent se traduire en actes concrets qui placent l’intérêt suprême de la Nation malienne en dessus de toute autre considération ».
« L’ennemi du Mali est le terrorisme »
Selon lui, le véritable ennemi du Mali demeure le fléau du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée « dont l’expansion se nourrit des divisions internes et du manque de perspectives économiques pour la population, notamment les jeunes ».
Il a précisé que la 6ème réunion de haut niveau du Comité de suivi de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali vise à dégager une vision commune en vue de surmonter les entraves qui retardent la mise en œuvre des dispositions fondamentales de l’Accord « dont l’intérêt ne doit pas se limiter aux questions politiques, institutionnelles, de défense ou de sécurité, mais doit aussi permettre d’assurer une prise en charge convenable des autres volets concernant notamment le développement économique et social, la réconciliation, la justice et les questions humanitaires ».
La réunion a rassemblé, au titre des parties maliennes, les ministres de la Réconciliation nationale et des Affaires étrangères ainsi que les chefs des Mouvements signataires de l’Accord.
« Du côté de la médiation internationale, la réunion a connu la participation de plusieurs ministres des Affaires étrangères des États de la région et de hauts représentants des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité, ainsi que des organisations internationales et régionales impliquées dans le dossier malien, en l’occurrence l’ONU, l’UA, l’UE, la CEDEAO et l’OCI », est-il précisé de même source.
Un contexte interne « prometteur »
Ramtane Lamamra, qui est le chef de file de la médiation internationale au Mali, a qualifié « d’encourageant et de prometteur » le contexte interne malien et d’importantes les réformes institutionnelles engagées par les autorités de transition à Bamako « tendant à réaliser une profonde refondation de l’Etat et des institutions nationales, offrant ainsi de nouvelles opportunités de prise en charge de toutes les attentes légitimes des populations pour un avenir meilleur dans la réconciliation, la paix et l’unité ».
« Intervenant dans le prolongement de la réunion de niveau décisionnel tenue à Bamako du 1er au 5 août 2022, dont les conclusions ont été largement saluées et appuyées par la communauté internationale, et sur fond d’importantes réformes engagées par le gouvernement malien dans le sillage de la transition en cours, cette réunion de haut niveau a été l’occasion pour les membres du CSA de faire le point sur l’état de la mise en œuvre de l’Accord et de s’accorder sur les prochaines étapes du processus », est-il souligné dans le communiqué du MAE.
Selon la même source, les participants ont été unanimes à souligner l’impératif de préserver la démarche consensuelle et la dynamique positive amorcées par la réunion de niveau décisionnel.
Intégration de 26.000 ex-combattants dans les forces de sécurité
« A cet effet, ils ont invité les parties maliennes à finaliser dans les délais les plus brefs les arrangements nécessaires pour l’application de l’engagement pris le gouvernement d’intégrer, en deux phases, au sein des structures de l’État malien, y compris les forces de défense et de sécurité, 26 000 ex-combattants. Ils ont également mis en exergue la nécessité de prendre en charge les exigences de l’Accord dans le cadre du processus en cours pour la préparation d’une nouvelle constitution », est-il noté.
« En outre, tout en relevant l’apport capital de l’Accord au succès de la transition et au retour d’une paix durable au Mali, les participants ont salué les efforts louables consentis par l’Algérie, en sa double capacité de chef de file de la médiation internationale et de Président du CSA, afin de réunir les conditions nécessaires à la redynamisation du processus de mise en œuvre de l’Accord », est-il ajouté.
Les chefs des délégations ayant pris part à cette session de haut niveau ont été reçus en audience par le président de la Transition, chef de l’État, le colonel Assimi Goita.
A cette occasion, au nom de tous les participants, le Ramtane Lamamra a informé le chef de la Transition malienne des résultats atteints par cette session de haut niveau « en soulignant que les travaux qui se sont déroulés dans une atmosphère constructive ont permis d’identifier les mesures susceptibles de redynamiser ce processus et favoriser la concrétisation de ses objectifs durant la période de transition ».