La sécurité alimentaire au coeur des discussions du prochain sommet arabe

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La sécurité alimentaire au coeur des discussions du prochain sommet arabe
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Le Conseil économique et social de la Ligue arabe (CESA), réuni à Alger au niveau des ministres, a retenu la question de la sécurité alimentaire parmi les points à mettre à l’ordre du jour du Sommet arabe prévu à Alger le 1 et le 2 novembre 2022.
Kamel Rezig, ministre algérien du Commerce et de la Promotion des exportations, a déclaré, ce vendredi 28 octobre, que le CESA a adopté plusieurs recommandations dont celle relatives à la sécurité alimentaire et à la sécurité hydrique.


« La région arabe au regard de ses ressources et capacités est capable de garantir le minimum de ses besoins en produits alimentaires », a déclaré Fadhila Rebhi Ben Hamza, ministre tunisienne du Commerce et du développement des exportations, lors d’une intervention au CESA.
« Les indicateurs de sécurité alimentaire dans les pays arabes ont reculé de façon inquiétante non seulement à cause de la pandémie de Covid-19 mais aussi en raison de plusieurs facteurs et l’accumulation de nombreux problèmes dont la sécheresse », a alerté, pour sa part, Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe.


Manque d’investissement agricole

Il a évoqué le manque d’investissement agricole, la croissance démographique galopante et « le recul permanent du quota en eau du citoyen arabe ».
Ahmed Aboul Gheit a souhaité que les pays arabes adoptent une stratégie commune pour affronter d’une manière collective les défis liés à la sécurité alimentaire en Afrique du Nord et Moyen-Orient en « mobilisant toutes les potentialités arabes ».


Le Secrétaire au Commerce international auprès du ministère de l’Economie des Emirats arabes unis, Juma Muhammad Al Kait, a, au nom d’Abdullah Bin Touq Al Marri,  ministre de l’Economie des Emirats, déclaré qu’Abu Dhabi s’engage à soutenir les cadres de la coopération arabe  matière de sécurité alimentaire et à examiner les perspectives de domicilier les chaînes d’approvisionnement alimentaire, « en tirant profit de la complémentarité des potentialités économiques des pays arabes en la matière et de leurs capacités pionnières dans le domaine de la logistique, de l’agriculture et des industries agroalimentaires ».


« Il est nécessaire de porter l’intégration économique et commerciale à des niveaux avancés qui renforceraient la résilience de nos économies arabes et leur capacité à créer de nouvelles perspectives de croissance et à faire face aux défis actuel », a-t-il poursuivi, repris par l’agence APS.


SOS d’un ministre somalien des Finances

Elmi Mahmoud Nour, ministre somalien des Finances, a exhorté les pays arabes à soutenir son pays, « à travers la contribution aux efforts de reconstruction et l’effacement des dettes extérieures dues aux pays et fonds arabes ».


Il a rappelé que la Somalie, pays instable depuis plus de vingt ans en raison d’une guerre interne, connaît une grave crise alimentaire en raison de la détérioration chronique des conditions économiques et de la sécheresse considérée comme « une urgence humanitaire ». Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), près de 60 % des habitants de la Somalie sont menacés de famine, à la fin de l’année 2021. En 2011, plus de 200.000 personnes ont trouvé la mort en Somalie en raison de la sécheresse.


24 clauses adoptées par le Conseil économique et social arabe

Kamel Rezig a indiqué que le Conseil économique et social de la Ligue arabe a adopté 24 clauses devant être soumises au Sommet arabe.
Haifa Abu Ghazaleh, secrétaire générale adjointe du CESA, a précisé que ces clauses concernent la conjoncture actuelle « marquée par les retombées de la pandémie de Covid-19 et des répercussions des crises géostratégiques actuelles » (guerre en Ukraine, Taiwan, etc).
Le CESA va, selon elle, mettre en place un mécanisme contraignant pour obliger les dix neuf pays arabes membres à appliquer les décisions relatives à la grande zone arabe de libre échange (ZALE), منطقة التبادل العربي الحر, entrée en vigueur en janvier 2005.


Le pacte de création de la ZALE a été signé à Amman, en Jordanie, en 1997. Il prévoit une baisse annuelle progressive des tarifs douaniers de l’ordre de 10 % et l’élimination à terme des barrières non tarifaires. L’Algérie a adhéré à cette zone en 2009.  Peu de pays arabes respectent ces mesures.


Relance du dossier de l’Union douanière arabe

Le CESA a également recommandé d’accélérer la création de l’Union douanière arabe (UDA). Dans le même ordre d’idées, l’ambassadeur d’Algérie en Egypte et délégué permanent auprès de la Ligue arabe, Abdelhamid Chebira a déclaré, jeudi 27 octobre, que le dossier de l’UDA « est en cours d’examen et enregistre des avancées significatives » (au CESA).
Il a rappelé, cité par l’APS, que le volume des échanges commerciaux interarabe ne dépassait pas les 5 ou 6% du volume global des échanges. Il faut, selon lui, adopter des mécanismes susceptibles « de renforcer les échanges commerciaux entre les pays arabes et réactiver le rôle de l’UDA ».


« La réalisation de toutes les exigences de la Grande zone arabe de libre-échange passe impérativement par la levée de toutes les entraves aux échanges commerciaux interarabes. La mise en place de l’Union douanière arabe et la création du marché arabe commun contribueront à la réalisation de l’intégration économique escomptée », a déclaré, pour sa part, Kamel Rezig. La région arabe compte près de 450 millions de consommateurs actuellement.


Kamel Rezig a appelé à construire « un bloc économique arabe » qui préserve les intérêts des peuples arabes et « favorise la relance de leurs économies », compte tenu des difficultés économiques actuelles, apparues après la pandémie de Covid-19 et compliquées par les conséquences de la guerre en Ukraine. 

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