Face à la pénurie de main-d’oeuvre, le gouvernement allemand s’est accordé mercredi sur un cadre législatif pour mettre en place un système à points inspiré du modèle canadien pour attirer des étrangers non européens. Selon le document publié à l’issue du conseil des ministres, des ressortissants non européens dotés d’un « bon potentiel » doivent pouvoir séjourner en Allemagne pour chercher un emploi.
Un étranger qui parle allemand, a de l’expérience dans les métiers spécialisés qui manquent de bras -dans le domaine médical, mais aussi dans la gastronomie ou le secteur numérique par exemple- doit pouvoir séjourner en Allemagne jusqu’à un an pour chercher du travail et être embauché à l’essai. « Il faut que nous attirions des travailleurs spécialisés et que nous acceptions l’immigration« , a martelé le ministre allemand du Travail, Hubertus Heil.
Son ministère a la main sur l’élaboration de cette nouvelle « loi pour l’immigration de main-d’oeuvre spécialisée » qui sera présentée dans les prochains mois. La première économie européenne est, comme nombre d’autres pays occidentaux –telle la France qui prévoit de créer un titre de séjour « métier en tension »–, confrontée à un manque de travailleurs dans certains secteurs.
Sa démographie particulièrement vieillissante menace en outre son potentiel de croissance dans les années à venir, estiment les experts. Berlin compte également attirer les étrangers pour qu’ils viennent étudier en Allemagne. « Nous voulons unir nos forces pour que les gens veuillent venir chez nous pour y vivre et travailler », a déclaré la secrétaire d’Etat à la migration et l’intégration, Reem Alabali-Radovan. Le patronat allemand s’est félicité de ce projet de réforme.
« De l’avis des entreprises, c’est le chemin qu’il faut suivre », a déclaré Achim Dercks, directeur adjoint de la Fédération allemande des chambres de commerce et d’industrie (DIHK).