Ceci est une belle photo de la plage du Grand Rocher, à l’ouest d’Alger. Ce n’est pas une photo d’archives, elle a été prise ce vendredi 17 juillet 2020 aux alentours de 15H00. Rien de ce qui s’y passe n’a un rapport avec un pays qui traverse une crise sanitaire et où les médecins s’époumonent à mettre en garde les citoyens pour qu’ils se protègent et protègent les autres. Une nécessité d’autant plus impérieuse que les structures hospitalières sont soumises à haute pression et que le personnel médical, qui paye un lourd tribut à l’épidémie, est entrain de craquer.
Sur cette place du Grand Rocher, raconte un habitant effaré, nous avons des centaines de personnes par jour avec des pics plus élevés durant les week-end. Les autorités, elles, semblent se faire une raison. « Les gendarmes sont venus deux ou trois fois pour faire évacuer la plage, puis plus rien ». Et ce n’est pas seulement cette plage qui connait cet afflux, les plages de la côte ouest et notamment entre Hammamat et Ain Benian sont prises d’assaut. Ceux qui font l’erreur de venir vers Alger-centre en prenant « pour le plaisir » la route de la mer découvrent l’ampleur de la déconvenue. On peut mettre plus deux heures pour sortir d’une distance qu’en temps normal on traverse en dix minutes.
C’est une image d’une dolce vita insouciante alors que le virus est là, menaçant. Effrayant! Et pourtant, comme dirait l’autre, le virus existe, il tourne. Il tue!
Post-Scriptum: Finalement, après une longue journée de folie Covid-19 sous parasol, les gendarmes ont débarqué à 18h00 pour faire évacuer tous le monde.